[ad_1]
C’est un rituel immuable. Chaque année, à la fin septembre, les quartiers de New York autour du siège des Nations unies, au bord de l’East River, à Manhattan, vibrent du vacarme des cortèges officiels, des centaines de rencontres et d’événements prévus à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies.
Les leaders mondiaux et des acteurs de la société civile se réunissent au siège de l’ONU pour discuter des questions brûlantes et établir l’ordre du jour mondial de l’année à venir. « Alors que l’ONU est complètement éclipsée sur la scène internationale, il est important de ne pas perdre de vue que l’Assemblée générale est un excellent lieu de rencontres, officielles ou officieuses, entre les chefs d’Etat et de gouvernement », note Régine Perron, maîtresse de conférences en histoire des relations internationales à l’université de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise).
« L’Assemblée générale des Nations unies est la seule arène de la politique mondiale où les Etats pèsent le même poids et qui peut se saisir de tous les enjeux d’intérêt commun (développement, droits humains, sécurité, environnement, etc.) à raison d’environ trois cents résolutions adoptées par an. Il s’agit d’un parlement du multilatéralisme sans équivalent dans le monde », selon Franck Petiteville, responsable du parcours consacré aux politiques et pratiques des organisations internationales, de l’IEP de Grenoble.
Pour la 74e édition, qui se tient du 24 au 30 septembre, plusieurs dossiers seront au cœur des discussions.
-
Plan de réduction des gaz à effet de serre… sans valeur légale
Dès lundi 23 septembre, une soixantaine de dirigeants mondiaux se sont retrouvés pour un sommet Action climat organisé par Antonio Guterres, le secrétaire général de Nations unies. Ce sommet sur « l’urgence climatique » doit revigorer l’accord de Paris, chancelant, à un moment où l’humanité n’a jamais rejeté autant de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. La militante écologiste Greta Thunberg les a accusés de ne pas tenir leurs promesses de lutte contre les changements climatiques.
Peu avant l’ouverture du sommet, l’ONU a annoncé que soixante-six Etats adhéraient désormais à l’objectif d’une neutralité carbone d’ici 2050. Ces pays se joignent à dix régions, cent deux villes et quatre-vingt-treize entreprises pour parvenir à un bilan de zéro émission de gaz à effet de serre d’ici le milieu du siècle, un objectif fixé par les scientifiques pour contenir le réchauffement de la Terre dans les limites stipulées par l’accord de Paris de 2015. Dans la foulée, la Russie a annoncé avoir signé une résolution gouvernementale consacrant son adhésion définitive à l’accord de Paris.
Si l’Inde et la Chine, fidèles au charbon ont répondu présent, les Etats-Unis ont laissé planer le flou. Donald Trump, qui n’avait pas prévu de s’y rendre, y a fait une apparition.
Toutes les émissions de gaz à effet de serre depuis 1850 #AFP par @simalfatto https://t.co/rIpkHJOHiG
Mais les promesses de lundi n’auront pas de valeur légale. Le sommet n’est qu’un « tremplin » vers la réunion COP26 de Glasgow, fin 2020, quand les pays sont censés soumettre à l’ONU des engagements révisés à la hausse de lutte contre le changement climatique.
-
Parler de l’Amazonie sans froisser le Brésil
Juste avant le sommet climat, l’Amazonie était au menu d’une réunion organisée par le Chili, la Colombie et la France. Le sujet est sensible après que le président brésilien Jair Bolsonaro, en conflit ouvert avec Emmanuel Macron, a dénoncé une remise en cause de la souveraineté du Brésil, qui possède une part majoritaire de la forêt amazonienne.
La France s’est voulue rassurante, annonçant que la réunion se ferait « dans le respect de la souveraineté de chacun », selon le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. De grands donateurs (Banque mondiale, Banque interaméricaine de développement, l’ONG Conservation international) ont annoncé le déblocage d’environ 500 millions de dollars supplémentaires pour aider à protéger les forêts tropicales, dont l’Amazonie, a indiqué l’Elysée.
-
Pas de deux autour de l’Iran
Si lundi matin, aucune réunion spécifique sur l’Iran n’avait été annoncée, les relations avec la République islamique sont au centre de toutes les attentions. Mike Pompeo, le secrétaire d’Etat américain, doit évoquer la question iranienne mardi lors d’une réunion avec ses homologues du Golfe, puis lors d’un discours mercredi devant l’organisation United Against Nuclear Iran.
« Le président [Donald] Trump et moi-même voulons donner à la diplomatie toutes les chances de réussir », a-t-il déclaré sur la chaîne ABC. Comme à son habitude, le président américain a soufflé le chaud et le froid, affirmant n’avoir « aucune intention » de rencontrer son homologue iranien, mais prenant soin d’ajouter : « Rien n’est jamais totalement exclu mais je n’ai pas l’intention de rencontrer l’Iran. »
“We are working diligently to see that this has a diplomatic outcome,” Secretary of State Mike Pompeo says when ask… https://t.co/J7FPe9N8QA
De son côté, Emmanuel Marcon va tenter de faire baisser la tension qui n’a cessé de croître entre Téhéran et Washington. Il « compte vraisemblablement discuter encore de l’Iran avec le président américain Donald Trump, estime la spécialiste en histoire des relations internationales économiques Régine Perron. Il est tout de même difficile de prévoir à l’avance comment les choses se passeront… Il peut y avoir des surprises, ou non. »
L’Assemblée générale des Nations unies peut servir à déminer d’autres sujets chauds : le premier ministre indien Narendra Modi et le premier ministre pakistanais Imran Khan y sont tous deux présents et y prendront la parole. Mais pour le moment aucun pourparlers n’est prévu entre eux, car les tensions demeurent vives au sujet du traitement réservé par l’Inde au Cachemire.
De même, le président ukrainien Volodymyr Zelensky va y faire ses débuts en pleine controverse : Donald Trump lui aurait demandé d’enquêter sur la famille de Joe Biden alors que Kiev attendait le versement d’une aide militaire américaine de 250 millions de dollars.
Sur son site, l’ONU liste d’autres sujets non moins fondamentaux, comme « la couverture sanitaire universelle », le « développement durable », « le financement du développement », les « petits Etats insulaires en développement », la création d’une « journée internationale pour commémorer et promouvoir la suppression totale des armes nucléaires ».
[ad_2]
Source link
Have something to say? Leave a comment: