A Herat, en Afghanistan, les déplacés climatiques sont réduits à la misère

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Collecting water from one of the several wells  dug at the Shahrak-e Sabz informal settlement for displaced people, located on the outskirts of Herat City, which is home to approximately 11,500 people, predominantly from Bala Murghab District, in Badghis Province, northeast of Herat. Many fled the drought and fighting between the government and Taliban there more than a year ago and have been living outside Herat City, since. Shahrak-e Sabz was empty, barren fields three months ago. The IDPs moved here from private land where they paid rent when the government opened it up for supposedly temporary use. But the residents, fearing they won't be able to return to Badghis anytime soon, have began building small mud brick homes en masse, in spite of a recent decision by United Nations agencies to wind down humanitarian aid to the displaced people in the hope that they'd begin returning to their places of origin.

ANDREW QUILTY POUR « LE MONDE »

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Publié aujourd’hui à 02h13, mis à jour à 08h28

En partant d’Herat vers le nord-est de l’Afghanistan, des tentes et de minuscules maisons de fortune en terre battue attirent l’attention sur les deux côtés de la route. Ces jours-ci, le vent souffle tellement fort dans cette province de l’est du pays que les habitants de ce camp de déplacés officieux sont obligés d’ajouter des pierres sur les toiles qu’ils utilisent en guise de plafond pour leur maison.

« Il y a trois ans, la pluie a diminué, raconte Ahmad Shah Kakari, jadis agriculteur. Cela a continué jusqu’à il y a un an. L’année dernière, je n’ai rien récolté. Zéro. » Originaire de Bala Murghab, une ville de la province de Badghis, dans le Nord-Est, l’homme, âgé de 43 ans, est donc parti de son village en mai 2018 pour Herat, où il a passé quelques mois sous une tente. Finalement, à cause d’importantes chutes de neige l’hiver dernier, il s’est construit une pièce en terre battue, d’une dizaine de mètres carrés. Ils sont cinq à y vivre, lui, sa femme et leurs trois enfants.

« Je me suis endetté dans mon village pour le loyer du terrain, poursuit M. Kakari. Plus de 115 000 afghanis [1 300 euros]. Comment pourrais-je y retourner ? » Contraint, il envoie de temps en temps sa fille de 9 ans, Shakila, et son fils de 10 ans, Arib, dans la ville d’Herat, plutôt prospère, pour faire la manche. Lui-même travaille comme ouvrier journalier, s’il en a la possibilité. « Je fais tout : de la construction, de l’agriculture, pour 200 afghanis [2,30 euros] par jour », dit-il.

Une femme au retour de la collecte d’eau à l’un des puits du camp officieux de déplacés de Shahrak-é Sabz-é près d’Herat (Afghanistan) le 21 aout.
Une femme au retour de la collecte d’eau à l’un des puits du camp officieux de déplacés de Shahrak-é Sabz-é près d’Herat (Afghanistan) le 21 aout. ANDREW QUILTY POUR « LE MONDE »

De 2014 à 2018, quatre années de précipitations insuffisantes ont miné l’agriculture dans la région de Badghis. Même la récolte d’opium a chuté d’un tiers en 2018, après une production record en 2017. Selon les Nations unies, la sécheresse a forcé plus de personnes à quitter leur domicile en 2018 que la violence qui sévit dans le pays : 275 000 contre 223 000. Cette année, à en croire les organisations humanitaires actives dans la région, bien que la sécheresse ait pris fin, l’insécurité empêche 90 000 déplacés climatiques installés dans la province d’Herat de rentrer chez eux.

Drastique baisse des revenus

La maison d’une pièce de M. Kakari se situe sur un terrain où vivent quinze autres familles, la plupart du temps très nombreuses. Ces dernières refusent de s’installer, comme beaucoup d’autres, dans le nouveau camp Shahrak-é Sabz-é Omid, situé à quelques centaines de mètres. « Nous avons des problèmes tribaux avec certains habitants de Shahrak », explique l’un des voisins des Kakari. Bessmelah Sini fait allusion aux fractures tribales et ethniques dans la société afghane, qui donnent parfois lieu à des querelles.

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