La grande peur des Haïtiens des Bahamas

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Après l’ouragan Dorian, les travailleurs migrants craignent des tensions avec la population et les autorités.

Par Publié aujourd’hui à 04h07

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Des Haïtiens dont les habitations ont été détruites par l’ouragan Dorian à Marsh Harbour, sur l’île d’Abaco aux Bahamas, le 4 septembre.
Des Haïtiens dont les habitations ont été détruites par l’ouragan Dorian à Marsh Harbour, sur l’île d’Abaco aux Bahamas, le 4 septembre. DANTE CARRER / REUTERS

De quoi son avenir sera-t-il fait ? Alors que l’ouragan Dorian a rasé son logis de The Mudd, le plus grand bidonville de l’île d’Abaco, le 1er septembre, Timothy Rolle, 36 ans, n’a toujours pas la réponse à cette lancinante question.

En claquettes, débardeur et short de basketteur, sur un parking adjacent à l’église baptiste haïtienne du Calvaire de Nassau, le centre d’hébergement d’urgence dans lequel il a trouvé refuge avec sa famille, après avoir attendu près d’une semaine d’être évacué, il nous confie l’angoisse et la colère qui l’étreignent. « Ça fait des années que le gouvernement bahamien veut raser les bidonvilles qui sont peuplés d’Haïtiens, et qu’on vit dans la peur de voir arriver des bulldozers alors qu’on a contribué à bâtir ces îles touristiques, il doit donc se réjouir que Dieu s’en soit chargé à sa place », peste-t-il.

Comme lui, au moins 5 500 personnes ont été évacuées après le passage de la tempête de catégorie 5, qui a stationné sur les îles d’Abaco et de Grand Bahama, au nord-ouest de l’archipel des Bahamas pendant 40 heures, tuant au moins 52 personnes et laissant 1 300 personnes non localisées. L’immense majorité des déplacés, dirigés essentiellement vers Nassau, sont haïtiens ou nés aux Bahamas de parents haïtiens.

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« On se sent comme en prison »

La capitale, qui concentre déjà 80 % des quelque 390 000 habitants de cet Etat-archipel de 700 îles, n’est pas en mesure d’absorber cet afflux. La ville est sous tension et la marine, unique force armée des Bahamas, tient les médias à distance des hébergements d’urgence saturés. « On se sent comme en prison tellement l’endroit est surpeuplé et les gens à fleur de peau », insiste Timothy Rolle, décrivant l’église où il a trouvé refuge.

Une église où ont trouvé refuge de nombreux Haïtiens après leur évacuation, à Nassau sur l’île d’Abaco (Bahamas), le 9 septembre.
Une église où ont trouvé refuge de nombreux Haïtiens après leur évacuation, à Nassau sur l’île d’Abaco (Bahamas), le 9 septembre. ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP

Né aux Bahamas de parents haïtiens, cet homme de 36 ans a toujours vécu à Abaco, où ses quatre enfants âgés de 8, 9, 11 et 15 ans ont vu le jour. Tous sont apatrides, la loi ne leur permettant pas de bénéficier de la nationalité bahamienne.

Quand l’ouragan a frappé l’île, il les a envoyés dans un abri à Marsh Harbour. Lui est resté dans le bidonville où la famille vivait pour « protéger [ses] biens ». Il y tenait une petite épicerie. « Je vendais aux gens de la communauté tout ce dont ils avaient besoin : conserves, vêtements, parfum, bouteilles de gaz… », dit-il. De quoi gagner « 300 dollars (environ 270 euros) par mois ».

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