« Xi Jinping est contesté au sein du Parti communiste »

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Les revers tels que la guerre commerciale avec les Etats-Unis ne sont pas débattus au sein du PCC pour limiter la remise en cause du secrétaire du parti, estime l’analyste politique Chen Daoyin.

Propos recueillis par Frédéric Lemaître Publié aujourd’hui à 13h00

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Devant le Palais de l’assemblée du peuple, à Pékin, le 1er mars.
Devant le Palais de l’assemblée du peuple, à Pékin, le 1er mars. JASON LEE / REUTERS

Dimanche 3 mars s’ouvre à Pékin la Commission consultative politique du peuple chinois, qui réunit 2 200 délégués. Une assemblée qui n’a que des pouvoirs de proposition, et qui est chargée d’associer les différentes composantes de la société – représentants des affaires, des médias ou encore du sport – aux décisions prises par le Parti communiste chinois (PCC).

Cette ouverture marque le coup d’envoi de la session parlementaire annuelle, pour une durée de deux semaines. L’Assemblée nationale populaire (l’ANP) se réunira à partir du mardi 5 mars. Ses fonctions à elle aussi sont symboliques car si elle approuve les lois, le pouvoir est en réalité concentré entre les mains du secrétaire du parti, Xi Jinping. Chercheur en sciences politiques à Shanghaï, Chen Daoyin explique que, si elles ne devraient pas apparaître au grand jour au cours de ces deux semaines, les tensions au sein du PCC sont bien réelles.

Quels sont les enjeux de ces deux sessions ?

Ces sessions ne sont pas comparables au processus parlementaire que vous connaissez en Occident. La Chine est un pays marxiste. Officiellement, elles constituent le lien entre le PCC et le peuple. Elles servent à légitimer les décisions du parti. Mais en fait, les députés ne parlent pas de ce qui intéresse les gens. En réalité, ces deux sessions constituent un cérémonial. Une machine de propagande qui s’est renforcée sous Xi Jinping.

Auparavant, il y avait quelques fortes personnalités relativement indépendantes qui permettaient aux sessions de donner l’image d’un pays qui débat. Cette année, le Comité central du PCC a publié fin janvier un document consacré au renforcement de la construction politique du parti. L’idée directrice est qu’il faut maintenir le leadership du parti et le rôle central de Xi Jinping.

Publié juste avant ces deux sessions, ce document est destiné à accroître la pression sur les représentants communistes pour qu’aucun n’ose émettre une proposition controversée. Les deux sessions vont être ennuyeuses. On y parlera de la réduction de la pauvreté, de la lutte contre la pollution, de la stabilité qu’il faut maintenir, des risques qui menacent. Mais rien de neuf n’en sortira.

Y a-t-il des contestations au sein du PCC ?

Depuis un an, Xi Jinping est contesté. C’est pour cela que le document de janvier a été publié. Officiellement, les deux sessions constituent l’autorité suprême du Parlement. Si quelqu’un veut contester l’autorité de Xi, c’est à ce moment qu’il devrait le faire. Si ce n’était pas le cas, il n’aurait pas besoin de publier un tel document. Depuis le XIXe Congrès du PCC, en 2017, la pensée de Xi Jinping fait partie de la Constitution. Il est notamment responsable de la situation économique et sociale. La guerre commerciale avec les Etats-Unis constitue un revers. Auparavant, le PCC mettait l’accent sur les « six stabilités » qu’il fallait maintenir. Maintenant, Xi évoque les « sept risques ». Bien sûr qu’il est contesté.

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