Trump joue la prudence avec l’Iran

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Le président américain préfère ne pas attribuer de manière catégorique à Téhéran la responsabilité du raid contre l’Arabie Saoudite.

Par Publié aujourd’hui à 11h09

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Donald Trump à Washington le 16 septembre.
Donald Trump à Washington le 16 septembre. ALEXANDER DRAGO / REUTERS

Donald Trump a donné l’impression de vouloir prendre son temps avant une éventuelle riposte à l’attaque portée contre des installations pétrolières sensibles d’Arabie saoudite, le 14 septembre. Le président des Etats-Unis s’est montré moins catégorique que son secrétaire d’Etat, Mike Pompeo, pour attribuer à l’Iran la responsabilité du raid qui a manifestement impliqué des drones. « Il semble que cela soit le cas », a estimé le président des Etats-Unis, ajoutant cependant : « Nous voulons déterminer avec certitude qui l’a fait. »

« Je ne veux de guerre avec personne, mais nous sommes préparés plus que quiconque. Est-ce que nous allons emprunter cette voie ? Nous verrons », a-t-il ajouté. Il a quitté, comme prévu, la Maison Blanche en milieu d’après-midi pour une brève tournée de trois jours au Nouveau-Mexique, puis en Californie.

La veille, le président avait donné l’impression d’être suspendu à l’avis de ses alliés saoudiens. « Nous attendons que le Royaume nous indique qui, à leur avis, pourrait être la cause de cette attaque et dans quelles conditions nous pourrions procéder ! », a-t-il assuré sur son compte Twitter. De nombreux experts ont estimé publiquement qu’une intervention militaire américaine nécessiterait le feu vert du Congrès.

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Donald Trump ayant minimisé les implications économiques de l’attaque pour son pays, du fait de l’état actuel des ressources pétrolières des Etats-Unis, redevenus le premier producteur mondial, l’enjeu, pour Washington, renvoie à une question de crédibilité. En juin, Donald Trump avait assuré avoir stoppé à la dernière minute une riposte militaire, après la destruction par l’Iran d’un drone d’observation américain. Téhéran avait assuré que l’appareil évoluait dans son espace aérien, ce qu’avaient démenti avec force les autorités américaines. Les Etats-Unis pourraient difficilement adopter la même attitude, vis-à-vis de l’Iran comme vis-à-vis de leurs alliés, s’ils étaient à même de prouver une implication iranienne dans les attaques visant l’Arabie saoudite.

Crise ouverte

Plus encore que la responsabilité revendiquée par les rebelles houthistes au Yémen, que Riyad essaie en vain d’écraser militairement depuis plus de quatre ans, celle de Téhéran porterait un coup sévère à l’argument que ne cesse de développer le président : celui d’un changement du comportement de l’Iran depuis son arrivée à la Maison Blanche et la sortie des Etats-Unis, en mai 2018, de l’accord sur le nucléaire iranien, conclu en 2015. Donald Trump a encore assuré, lundi, que « les Iraniens causaient beaucoup de problèmes dans la région » auparavant, alors que la crise ouverte témoigne de la capacité de nuisance de Téhéran, directement ou par le truchement de leurs alliés yéménites.

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Le président s’est montré peu empressé, par ailleurs, de se substituer aux forces armées saoudiennes. « Le fait est que les Saoudiens contribueront beaucoup si nous décidons de faire quelque chose. Ils seront très impliqués, y compris financièrement, et ils le comprennent parfaitement », a-t-il dit, précisant que « d’autres présidents » avant lui n’auraient sans doute pas mentionné ce point.

Il s’agit d’une constante dans le discours de Donald Trump. Ce dernier avait déploré dans une publicité publiée en 1987, alors qu’il s’interrogeait déjà sur une éventuelle candidature à la présidentielle, que les Etats-Unis défendent « le golfe Persique, une zone d’importance marginale aux Etats-Unis pour son approvisionnement en pétrole ». En 2014, il avait déclaré : « L’Arabie saoudite devrait mener ses propres guerres, ce qu’elle ne fera pas, ou nous verser une fortune pour les protéger et protéger leurs richesses. »

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