Aux Bahamas, l’ouragan Dorian fait place aux boues noires

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L’île de Grand Bahama est confrontée à une pollution aux hydrocarbures, après le débordement de cuves appartenant au géant pétrolier norvégien Equinor.

Par Publié aujourd’hui à 11h43

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Autour du terminal d’Equinor, à South Riding Point, sur l’île de Grand Bahama, le 10 septembre.
Autour du terminal d’Equinor, à South Riding Point, sur l’île de Grand Bahama, le 10 septembre. LEILA MACOR / AFP

L’odeur iodée qui baigne Grand Bahama Highway, corridor routier reliant la ville de Freeport à la pointe Est de l’île de Grand Bahama – ravagée par l’ouragan Dorian les 1er et 2 septembre – s’évanouit brutalement. A South Riding Point, quelque trois kilomètres à l’est du village de pêcheurs de High Rock, dont la tempête de catégorie 5 n’a fait qu’une bouchée avec ses vents soufflant en rafales à près de 300 km/h, elle laisse place à une fragrance entêtante, caractéristique des stations-service. Et les figures qu’effectue soudain notre véhicule dans une immense flaque épaisse et visqueuse confirment que nous roulons dans le pétrole.

Il émane du terminal de stockage et de transbordement d’hydrocarbures du géant pétrolier norvégien Equinor (anciennement Statoil), présent dans trente pays. Là, entre un littoral au fin sable blanc et aux eaux turquoise, et une mangrove rouge, l’installation occupe un position stratégiquement intéressante par rapport aux Etats-Unis : les côtes du sud de la Floride sont seulement à une petite centaine de kilomètres.

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Les cuves métalliques aux flancs maculés de traînées noires du terminal ressemblent à d’énormes chaudrons de tambouille qu’un sorcier imprudent aurait oubliés sur le feu. Cinq des dix gigantesques réservoirs que compte le site ont été décapités par le souffle de Dorian qui, faisant fi des fosses de près de cinq mètres de profondeur qui ceignent chacun d’entre eux, a projeté une partie des quelque 1,8 million de barils plusieurs centaines de mètres plus loin, dans une zone humide et arborée vers l’intérieur des terres.

La marée noire semble avoir été évitée

A Grand Bahama, la crise humanitaire déclenchée par le passage de l’ouragan se double donc d’une catastrophe écologique dont il est encore difficile de mesurer l’ampleur puisque officiellement, Equinor ignore toujours quelle quantité de pétrole s’est déversée. « Nous ne savons pas encore pourquoi [les couvercles ont sauté], mais nous trouverons, a promis l’entreprise dans un communiqué. Nos priorités sont maintenant d’aider nos employés des Bahamas, qui ont survécu à une catastrophe naturelle très grave, et de nettoyer ce qui a été répandu ».

Une équipe de spécialistes dépêchés par l’entreprise par bateau avec du matériel, depuis la Louisiane, en milieu de semaine dernière, s’active. Vêtus de combinaisons blanches, ces experts des pollutions aux hydrocarbures récupèrent le pétrole resté au sol et le stockent dans des citernes.

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