Meurtre de Shabneez Mohamud: le dossier des cinq policiers sera remis au DPP

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Les policiers transportant le suspect avant sa comparution en cour, le 10 septembre.

Les policiers transportant le suspect avant sa comparution en cour, le 10 septembre.

Leur mère a succombé sous les coups de leur père. Elle serait toujours vivante, disent ses fils, si la police avait fait diligence. Leur témoignage aurait mené au transfert de cinq policiers qui pourraient être inculpés.

L’attention est braquée sur ces cinq policiers, dont un sous-inspecteur et un sergent affectés au poste de Bel-Air jusqu’à la fin de la semaine dernière. Ces éléments du principal rempart et recours pour toute personne en danger font l’objet d’une enquête à la suite des graves allégations de négligence portées contre eux par les deux enfants mineurs de Shabneez Mohamud, 35 ans. Ces derniers, âgés de 10 et 14 ans, allèguent que leur mère, rouée de coups avant d’être étranglée par leur père, Naseerudhin Mohamud, à leur domicile à Bel-Air, le mardi 10 septembre, aurait pu être sauvée, si ces policiers les avaient écoutés et réagi à temps. Entendus dans le cadre de l’enquête par la Criminal Investigation Division (CID) de Moka, hier, dimanche 15 septembre, en présence d’un psychologue, ils ont confirmé la version qu’ils avaient confiée à la presse.

Quant aux policiers accusés de négligence, ils ont été interrogés under warning et mutés dans d’autres postes de police alors que le sub-inspector, qui était en charge du poste de police au moment des faits, a été transféré à la Special Mobile Force. L’enquête est menée par l’inspecteur Cowlessur sous la houlette du Deputy Commissioner of Police (DCP), Heman Jangi, Divisional Commander de l’Est. 

Y a-t-il eu neglect of duty des policiers et y aurait-il matière pour une inculpation ? À l’express hier, le commissaire de police (CP), Mario Nobin, a affirmé suivre l’affaire de près. Se retenant de tirer des «conclusions hâtives en toute équité pour les parties concernées», le chef de la police confie toutefois que le DCP Jangi, un de ses adjoints responsable de l’enquête, fera diligence pour que celle-ci soit bouclée au plus vite. Le dossier sera soumis au bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) pour décider de la marche à suivre.

Les deux enfants, en présence de proches, dont le frère de leur mère, qui les héberge depuis le drame, avaient dénoncé dans la presse le manque de réactivité des policiers, sollicités plus tôt le jour du drame. D’abord, un constable qui gérait la circulation, qu’ils ont croisé en route pour le poste de police. Celui-ci n’aurait pas bougé de son poste à l’appel de détresse de l’aîné du couple et lui aurait intimé de poursuivre sa route jusqu’au poste de police de Bel-Air. Sur place, des policiers en service ce jour-là n’auraient pas été d’une plus grande aide car, selon le témoignage des enfants, ce n’est qu’après plus d’une heure qu’ils se seraient rendus chez les Mohamud. Pour y retrouver, la mère de famille, sans vie. Leur récit avait provoqué, crescendo, l’ire de la population.  

Allégations de négligence 

Après le décès de Shabneez Mohamud qui avait été tuée par son époux à leur domicile à Bel-Air le mardi 10 septembre, la famille de la victime avait fait état de négligence à la presse. Les enfants avaient expliqué que leur mère leur avait demandé d’aller alerter la police alors qu’elle se faisait tabasser. Chose que les mineurs auraient faite immédiatement. Ils ont marché jusqu’au poste de police de Bel-Air. En route ils ont croisé un policier qui réglait la circulation. Les enfants ont relaté au policier que leur mère se faisait agresser par leur père. L’officier leur a dit qu’ils devront se rendre au poste de police car lui il ne pourra pas les aider pour l’instant. Les fils de Shabneez Mohamud se sont alors rendus au poste de police. Sur place les policiers les auraient fait attendre pendant plus d’une heure avant de se rendre au domicile des enfants. Mais lorsque les policiers sont finalement arrivés sur les lieux Naseerudhin Mohamud 38 ans avait commis l’irréparable et avait pris la fuite. Le corps sans vie de Shabneez Mohamud avait été retrouvé. La victime est morte étouffée.

Un ex-CP: «La police doit répondre à une requête dans le quart d’heure qui suit»

Interrogé hier, cet ancien CP s’est exprimé sous le couvert de l’anonymat sur les «standing orders» de la police et les manquements au sein de celle-ci. D’abord, notre interlocuteur est intraitable sur les responsabilités de l’officier en charge d’un poste de police. «Il est payé des fonds publics et doit assumer ses responsabilités.» Il reconnaît un problème de discipline dans certains postes où «beaucoup ne veulent pas travailler». Des constables sont-ils formés pour gérer des cas rapportés par des enfants mineurs ? lui avons-nous demandé. «Il est vrai qu’il peut être difficile de comprendre et d’apprécier ce que rapporte un enfant mais, avec les différents problèmes de société de nos jours, il est important de les prendre au sérieux. Surtout lorsqu’ils débarquent au poste, seuls», réplique-t–il. Il ajoute, par ailleurs, qu’à la suite d’une requête, des policiers doivent «normalement» intervenir dans le quart d’heure qui suit. Et, où s’arrête le rôle d’un policier en service croisé en chemin et à qui l’on rapporte un cas de personne en danger ? «Selon les règlements, un policier, sauf s’il est en patrouille, ne doit, en principe, pas quitter le poste qu’on lui a assigné. Par contre, s’il est en présence d’éléments graves, rien ne l’empêche de le faire. Ou d’appeler, sur la radio, son supérieur hiérarchique pour l’alerter de l’urgence de la situation avant de se rendre sur le lieu», conclut l’ex-CP.


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Lexpress

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