Les Etats-Unis accusent la Russie d’avoir commandité l’assassinat d’un Tchétchène en Allemagne

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Zelimkhan Khangoshvili a été abattu de trois balles dans le dos le 23 août alors qu’il marchait dans un parc à Berlin.

Par Publié aujourd’hui à 09h53, mis à jour à 10h04

Temps de Lecture 2 min.

Les policiers analysent la scène de crime après que Zelimkhan Khangoshvili a été abattu, le 23 août.
Les policiers analysent la scène de crime après que Zelimkhan Khangoshvili a été abattu, le 23 août. FABRIZIO BENSCH / REUTERS

Le meurtre de Zelimkhan Khangoshvili va-t-il s’ajouter à la liste des assassinats politiques dont la Russie est soupçonnée ? Rejoindra-t-il les noms de Boris Nemtsov, abattu début 2015 à quelques mètres du Kremlin, d’Anna Politkovskaïa, une journaliste tuée par balle dans la cage d’escalier de son immeuble en 2006, ou d’Alexandre Litvinenko, mortellement empoisonné à Londres la même année ?

C’est en tout cas ce que pensent des dirigeants américains qui ont estimé mardi 10 septembre que la Russie était derrière la mort de M. Khangoshvili, d’après le Wall Street Journal. De son côté, le gouvernement russe a nié toute implication dans cet assassinat.

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La victime était un vétéran de la deuxième guerre en Tchétchénie. « Entre 2001 et 2005, Zelimkhan Khangoshvili était commandant durant le conflit russo-tchétchène », a précisé l’ONG géorgienne de défense des droits de l’homme EMC. Son fils, cité dans la presse allemande, a affirmé que M. Khangoshvili avait échappé à plusieurs tentatives d’assassinat dans le passé. Selon EMC, la dernière est survenue en mai 2015 à Tbilissi. « Des inconnus ont tiré sur lui à huit reprises alors qu’il roulait en voiture mais par chance il a échappé à la mort », a-t-elle précisé. Il a ensuite quitté la Géorgie avec sa famille et s’est installé à Berlin, où, selon la presse allemande, il vivait sous une identité d’emprunt afin de se protéger.

Une « exécution » en plein jour

Son meurtre s’est produit le 23 août en plein jour au beau milieu d’un parc de la capitale allemande. Il a été décrit par plusieurs témoins comme une « exécution ». Le meurtrier se serait approché de sa victime, qui marchait, par-derrière, avant de l’abattre de deux coups de feu dans la tête et d’un autre dans l’épaule avec un Glock 26 muni d’un silencieux. Il s’est ensuite caché dans un buisson où il a changé de vêtements avant de prendre la fuite à l’aide d’un vélo électrique. Deux adolescents de 17 ans ont rapporté aux autorités l’avoir vu jeter son arme équipée d’un silencieux, son vélo et une perruque dans la rivière Spree, des objets retrouvés ensuite par des plongeurs.

Grâce à ces informations, la police allemande a arrêté un Russe de 49 ans quelques minutes plus tard alors qu’il allait s’éloigner sur une trottinette. D’après les informations du Wall Street Journal, cet homme était sorti, depuis peu, d’une prison russe où il purgeait une peine pour meurtre. Il avait en sa possession un passeport russe au nom de Vadim Sokolov, que les responsables américains estiment être une couverture.

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Un passeport valide mais une identité fantôme

Une enquête conjointe de Bellincat, The Spiegel et The Insider a déterminé que cette personne n’existe pas. En fouillant la base de données nationale des citoyens russes – qu’ils estiment « exhaustive » –, les journalistes n’ont trouvé aucun Vadim Sokolov. Ils concluent cependant que le passeport du suspect est valide, ce qui « rend invraisemblables les affirmations de la Russie selon lesquelles le tueur n’est pas lié à l’Etat russe, car aucune personne en Russie n’est en mesure d’obtenir un passeport russe valide sous une fausse identité sans la participation de l’appareil bureaucratique et sécuritaire de l’Etat ». « Une fausse identité avec un passeport valide ne peut être délivrée que par les autorités en Russie », a confirmé un responsable américain au Wall Street Journal.

Difficile cependant de prouver la responsabilité, ou l’innocence, de l’Etat russe pour les enquêteurs. D’autant qu’une autre théorie est envisageable. Des responsables occidentaux ont expliqué au Wall Street Journal qu’il était possible « que le meurtre [ait] été ordonné par la Tchétchénie » donc par « le dirigeant tchétchène pro-Kremlin Ramzan Kadyrov ». L’implication de ces gouvernements dans des assassinats politiques n’a cependant jamais été prouvée.

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