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De nombreuses études font un lien entre les cancers des secouristes et des survivants de l’attentat du World Trade Center et le nuage d’amiante, de poussière et de produits chimiques qui avait recouvert le quartier.
Il y a dix-huit ans, près de trois mille personnes ont été tuées par les attentats du World Trade Center, à New York, aux Etats-Unis. Là où les deux tours tutoyaient le ciel, à plus de 400 mètres de haut, d’immenses fontaines marquent aujourd’hui leur tragique absence. Le « ground zero », l’endroit de l’impact, est devenu un lieu de commémoration de ces attaques, commanditées par Al-Qaida, et qui ont marqué le monde entier.
Au printemps dernier, six piles de pierre ont été installées pour rendre aussi hommage aux victimes dont le nom n’a pas été inscrit sur les plaques. Ces pompiers, ces policiers, ces rescapés qui, après la tragédie, sont tombés malades ou sont morts. Car des années après l’effondrement des tours jumelles, New York n’en finit pas de compter les personnes atteintes de cancers – notamment du poumon – et d’autres maladies graves, liés au nuage toxique qui a plané des semaines durant sur le sud de Manhattan. La ville s’était alors recouverte d’un manteau de poussière qui libérait dans l’air des quantités inédites de produits chimiques, dont des dioxines, de l’amiante et d’autres substances cancérogènes.
« Il y avait d’autres victimes »
Si l’origine exacte d’un cancer reste impossible à déterminer, et le lien entre les attentats et les cancers difficile à établir avec certitude, de nombreuses études alertent depuis 2011. Les personnels des « services d’urgence et de secours ont bien plus de chance de subir un cancer que ce que l’on pourrait attendre d’une population démographiquement similaire », affirme ainsi une étude publiée dans The Lancet et ciblant les pompiers qui sont intervenus lors de l’attaque. Dès 2012, le gouvernement a intégré une cinquantaine de types de cancers à la liste des maladies couvertes par le programme de santé World Trade Center Health Program, créé pour fournir des soins médicaux aux survivants et aux secouristes des attentats.
Le mari de Joanna Reisman était pompier. Il a participé aux opérations de fouilles des décombres, en 2001. En 2014, à l’âge de 54 ans, il est mort d’un cancer du cerveau. En observant le mémorial en l’honneur des victimes de l’attaque, Mme Reisman a confié au New York Times : « Nous devons admettre qu’il y en avait d’autres. » D’autres victimes, comme Jacquelin Febrillet, qui travaillait à deux rues des tours jumelles le jour de l’attentat et qui a contracté un cancer métastatique en 2016 ; ou Richard Fahrer, qui travaillait fréquemment à la pointe de Manhattan comme arpenteur, entre 2001 et 2003. Il y a dix-huit mois, après des douleurs à l’estomac, a été détecté sur ce père de 37 ans un cancer agressif du colon, qui frappe généralement des hommes beaucoup plus âgés et pour lequel il n’avait aucune prédisposition.
Au 30 juin, le World Trade Center Health Program décomptait près de 13 300 personnes souffrant au moins d’un cancer, sans compter les 732 personnes mortes de cette maladie. En raison du vieillissement des personnes exposées et de la nature de certains cancers – comme celui du poumon ou le mésothéliome, qui mettent vingt et trente ans à se développer –, le nombre de victimes devrait augmenter.
Le fond d’indemnisation accessible jusqu’en 2090
Fin juillet, Donald Trump a ratifié une loi repoussant de 2020 à 2090 la date limite jusqu’à laquelle des demandes pourront être déposées auprès du fonds fédéral spécial d’indemnisation. Le Congrès a reconnu qu’il fallait pouvoir couvrir « une personne qui était bébé [lors des attentats] jusqu’à la fin de sa vie », se félicite l’avocat Matthew Baione, qui représente Mme Febrillet et M. Fahrer dans leurs démarches d’indemnisation. Le fonds sera ainsi régulièrement réapprovisionné, après avoir épuisé son enveloppe initiale de 7,3 milliards de dollars (6,61 milliards d’euros), avec une indemnisation moyenne de 240 000 dollars par malade et de 682 000 dollars pour une personne décédée.
Une victoire pour celles et ceux qui se battent parfois depuis près de deux décennies pour faire reconnaître les conséquences médicales à long terme de l’attentat. L’ancien animateur du « Daily Show », Jon Stewart, engagé aux côtés des victimes collatérales de l’attentat, l’avait rappelé au Congrès avant qu’il ne se prononce, dans un discours empreint d’émotion. Ce jour-là, les secouristes « ont répondu en cinq secondes ». Ils ont fait « leur travail avec courage, grâce, ténacité et humilité » alors, « dix-huit ans plus tard, faites le vôtre », leur avait-il asséné.
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