En Israël, Avigdor Lieberman fait cavalier seul

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Les sondages promettent au candidat ultranationaliste dix sièges au Parlement, le double de son score d’avril.

Par Publié aujourd’hui à 11h30

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Le chef du parti Israël Beitenou, Avigdor Lieberman (à gauche), le 8 septembre à Maalé Adoumim, en Cisjordanie.
Le chef du parti Israël Beitenou, Avigdor Lieberman (à gauche), le 8 septembre à Maalé Adoumim, en Cisjordanie. MENAHEM KAHANA / AFP

Ces deux hommes se sont quittés et retrouvés cent fois, ils se sont invectivés, humiliés l’un l’autre, trahis… Ils se connaissent intimement. Benyamin Nétanyahou a élevé Avigdor Lieberman, à ses côtés, aux plus hautes responsabilités de l’Etat israélien. Or voilà que son ancien second endosse les habits de Brutus. Il menace de lui faire perdre le pouvoir, lors des législatives du 17 septembre.

M. Lieberman a refusé de rejoindre son gouvernement au lendemain des élections d’avril. Il exigeait que le premier ministre rompe ses promesses aux partis religieux, en leur imposant un projet de loi sur la conscription des jeunes ultraorthodoxes. La majorité s’est brisée sur cet écueil, obligeant le pays à retourner aux urnes.

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Ensemble, dès les années 1990, ces deux-là avaient fait basculer la politique israélienne dans l’ère de l’hystérie, des invectives racistes, de l’argent et des affaires. Ils incarnent la revanche de l’« autre Israël » sur les « élites » de la gauche historique. Désormais, la droite accuse M. Lieberman de « brûler la maison commune ». Lui ne cesse de sourire.

Les sondages lui promettent dix sièges au Parlement, deux fois son maigre score d’avril. M. Nétanyahou ne pourra ni construire de majorité sans lui ni se passer des religieux. L’équation est sans issue, à moins que M. Lieberman ne se couche. « Comment savoir s’il ira jusqu’au bout ? C’est un animal à sang froid et il n’a rien à perdre. Son parti, Israël Beitenou, était au bord de la disparition en avril. Il ne veut pas mourir sans bruit. Pour l’heure, cela lui réussit », résume la spécialiste des sondages Dahlia Scheindlin.

« Je n’ai honte de rien »

Né en Modalvie, M. Lieberman, 61 ans, a immigré en Israël en 1978, avec ses parents, Esther et Lev, un vétéran soviétique de la seconde guerre mondiale. Le fils, grand costaud aux yeux clairs, maladroit et introverti, rêve d’être écrivain, dit-il à sa biographe Nurit Kedal dans un récent documentaire, ou d’étudier le cinéma à Paris. Il s’emploie comme videur de boîtes de nuit lors de ses études à l’université hébraïque de Jérusalem. Il y courtise les « princes » du Likoud, ces fils des chefs de la droite israélienne, nés dans l’argent et le pouvoir.

Eux voient en lui un corps étranger, un « Russe » arrogant, installé dans une caravane en bordure du désert de Judée, dans la colonie de Nokdim. Mais « Bibi » Nétanyahou le repère. A 44 ans, il en fait son homme de main dans la conquête du Likoud. « Evet » Lieberman purge le parti de ses rivaux. Il dirige sa campagne victorieuse aux législatives de 1996 et prend la direction de son cabinet, portant au cou une cravate à motifs de pistolets croisés.

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