à Moscou, les premiers résultats laissent présager un sérieux revers électoral pour le Kremlin

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Le leader de l’opposition, Alexeï Navalny, avait appelé à voter pour les candidats les mieux placés contre les représentants du pouvoir. Ils l’auraient emporté dans 20 des 45 circonscriptions.

Par Publié aujourd’hui à 06h50, mis à jour à 06h56

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Le leader de l’opposition russe Alexeï Navalny vote à Moscou le 8 septembre.
Le leader de l’opposition russe Alexeï Navalny vote à Moscou le 8 septembre. VASILY MAXIMOV / AFP

Local, le résultat envoie une onde de choc nationale. A Moscou, après un été de protestations anti-Kremlin, le pouvoir aurait perdu près de la moitié de l’assemblée municipale. Après le dépouillement de la quasi-totalité des bulletins de vote, les candidats soutenus par les autorités ont perdu dans 20 des 45 circonscriptions de la capitale. Communistes, nationalistes, libéraux ou indépendants, les vainqueurs viennent d’horizons politiques très différents. Mais tous avaient reçu le soutien du leader de l’opposition Alexeï Navalny dont la stratégie du « vote intelligent » semble donc avoir fonctionné.

Pour cette élection de la Douma de Moscou, les candidats de l’opposition libérale, à une seule exception, avaient été exclus par la commission électorale en raison de prétendues infractions lors de la collecte des signatures. Un rejet qui a provoqué des manifestations presque tous les week-ends à Moscou depuis mi-juillet. Fort de ce soutien de la rue, Alexeï Navalny a appelé non pas à boycotter le scrutin mais à faire élire tout candidat qui, non-associé aux autorités, paraissait le mieux placé pour battre le représentant du pouvoir.

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L’ampleur du succès de ce « vote intelligent », inédite stratégie électorale de l’opposition pour bousculer le Kremlin, dépend encore du dépouillement et du traitement des résultats qui se sont poursuivis toute la nuit. Des manipulations de dernière minute ne sont pas à exclure. Mais, depuis les protestations de 2011-2012 après les fraudes aux élections législatives, le vote dans les bureaux puis le travail des commissions électorales sont très contrôlés. Et les élections, le jour du scrutin, se passent plus honnêtement que par le passé.

Impopularité croissante du pouvoir

Le taux de participation a été faible, autour de 20 %, et les résultats définitifs ne seront connus que lundi. Si la victoire d’au moins vingt des candidats non soutenus par le Kremlin se confirme, ce serait l’échec de la stratégie électorale imaginée par le pouvoir pour contrer sa croissante impopularité. Alors que les précédentes élections locales ailleurs dans le pays avaient été marquées par le recul, voire la défaite, de candidats de Russie Unie, le tout puissant parti du Kremlin avait préféré, cette fois, dans la capitale, ne pas présenter ses propres candidats. Il a envoyé des représentants venus du système… mais ne le montrant pas trop.

Parmi les échecs les plus retentissants, il en reste un à confirmer : dans la 45e circonscription de Moscou, la défaite de Valeria Kassamara, vice-rectrice de la Haute Ecole d’économie (HSE) qui, université d’élite, a été l’un des foyers de la contestation cet été. « Indépendante », sans lien officiel avec le parti du Kremlin, elle se présentait en candidate proche de la mairie, donc du pouvoir. Elle a bénéficié des largesses administratives, financières et publicitaires, pour sa campagne. Son portrait était devenu omniprésent dans les rues de Moscou ces dernières semaines.

Cela n’a pas empêché, selon les premiers résultats, la victoire de son opposant Magomet Yandiev qui a mené une campagne sans de tels moyens et, grâce au soutien du « vote intelligent » d’Alexeï Navalny, l’aurait finalement emporté. Une victoire importante pour le leader de l’opposition : son allié Ilia Iachine avait vu sa candidature rejetée dans cette circonscription par la commission électorale puis, poursuivi pour ses appels à manifester, il a passé presque tout le mois d’août en prison.

Sur fond de mécontentement social déjà croissant dans le pays, la forte communauté libérale de Moscou, plus politisée qu’ailleurs, a donc infligé un sérieux revers au Kremlin. Mais les signaux viennent aussi d’ailleurs de Russie où, au total, quelque 5 000 élections locales dans les 85 régions du pays ont eu lieu dimanche (gouverneurs, maires, assemblées…).

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A Khabarovsk, région de l’extrême-orient, le parti du Kremlin a présenté ses propres candidats mais n’aurait obtenu que deux des 36 sièges dans l’assemblée régionale. Il a été vaincu par les communistes et les nationalistes du LDPR. Tous deux d’habitude fidèles au Kremlin sur le plan national, ces deux partis ont toutefois de plus en plus de velléités d’indépendance en régions. Ils profitent du mécontentement dans la population en raison de la baisse du pouvoir d’achat, de l’impopulaire relèvement de l’âge de la retraite et d’autres problèmes sociaux dans une économie gagnée par la stagnation. A Novossibirsk, troisième ville du pays, le maire communiste proche des autorités aurait gagné. Mais le représentant d’Alexeï Navalny, aurait recueilli environ 20 % des suffrages.

A l’inverse, loin de la contestation à Moscou, les élections des gouverneurs en régions confortent le Kremlin. Les résultats provisoires à Sakhaline et Transbaïkalie, à l’est du pays, ont donné une large avance pour les candidats du pouvoir. Et Saint-Pétersbourg aurait réélu avec une nette majorité son gouverneur Alexandre Beglov, pourtant très impopulaire. Mais l’ampleur de cette victoire dans l’ancienne capitale impériale a éveillé des suspicions. Au cours de la journée, alors que le taux de participation global était faible, il a anormalement augmenté dans certains bureaux.

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