Le Groenland, bijou de la couronne danoise dans l’Arctique

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Le Groenland, convoité par les Américains, offre au Danemark une influence politique rare pour un petit pays.

Par Publié aujourd’hui à 06h30

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Analyse. La réaction de la première ministre danoise, Mette Frederiksen, en poste depuis deux mois, a été sans ambiguïté. Non, M. Trump, le Groenland n’est pas à vendre. D’ailleurs, en vertu du statut d’autonomie qu’ils ont obtenu en 2009, seuls les 57 000 habitants de la province peuvent en décider. Par contre, le Danemark serait ravi d’avoir « une relation stratégique encore plus étroite » avec son allié américain.

Une façon très diplomatique de ménager la chèvre et le chou. D’un côté, le Groenland : l’ancienne colonie avec laquelle Copenhague entretient des relations compliquées, animées par l’inquiétude de se voir soupçonner d’ingérence dans les affaires de la province. De l’autre, les Etats-Unis : l’« allié principal » du Danemark, a rappelé Mme Frederiksen, que le royaume scandinave a suivi dans toutes les guerres, de l’Afghanistan à l’Irak, et qu’il autorise, depuis 1951, à maintenir une présence militaire au Groenland.

Si l’offre de rachat confirmée par Donald Trump a pris de court les Danois, leur surprise n’a pas été totale. Dès 1823, la doctrine Monroe identifiait le territoire, grand comme quatre fois la France, comme faisant partie intégrante de la sphère de sécurité des Etats-Unis : son premier rideau de défense à l’est. En 1867, puis en 1946, Washington avait déjà tenté de l’acquérir, une offre rejetée chaque fois par Copenhague.

Un réveil tardif

La fin de la guerre froide semblait avoir sonné le glas des visées américaines dans l’Arctique. Le discours du secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, le 6 mai, à Rovaniemi, en Finlande, devant le Conseil de l’Arctique, a remis les pendules à l’heure. « Les Etats-Unis n’ont peut-être pas considéré l’Arctique comme une priorité ces dernières années, mais cette époque est désormais révolue », résume le contre-amiral danois Nils Wang. Si le discours fait l’effet d’une bombe au Danemark, il confirme aussi l’analyse qui a cours, depuis quelques années, dans la capitale danoise, selon laquelle le recul des glaces, l’abondance des ressources minérales et la militarisation de la région, accroissant l’importance stratégique de l’Arctique, placent le royaume dans une position unique.

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Le réveil a été tardif, regrette l’ancien ministre social-libéral des affaires étrangères, Martin Lidegaard : « Pendant deux décennies, nous avons été obnubilés par le débat interne sur l’indépendance, sans voir le reste. » Au point de ne plus considérer la province que comme une charge – Copenhague lui verse 3,8 milliards de couronnes (358 millions d’euros) de subsides par an – et d’oublier ce qu’il représente pour le royaume. Quelque 98 % de son territoire, d’abord. Mais aussi des ressources et une situation géographique qui permettent au petit pays scandinave de 5,6 millions d’habitants de « boxer bien au-dessus de son rang sur la scène internationale », résume Marc Jacobsen, chercheur à l’université de Copenhague.

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