« C’était tellement effrayant ! » Aux Bahamas, les survivants de l’ouragan Dorian commencent à raconter leur calvaire

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Carter Neely (4 ans), la famille Bootle, Benjamin Will Jean, Damaine et Kenva Cooper et leurs trois enfants, Lucille et Josh Grant, Lynn Armstrong… Cinq jours après le passage de l’ouragan Dorian – qui remontait vendredi 6 septembre la Côte est des Etats-Unis –, les comptes Instagram et Twitter du site d’information Bahamas Press, l’un des principaux médias de l’archipel, publient les nombreux appels de familles à la recherche de disparus.

Jeudi soir, le premier ministre des Bahamas, Hubert Minnis, a fait état sur la chaîne CNN d’un bilan provisoire d’au moins 30 morts, et d’une dévastation qui pourrait laisser des traces sur « des générations ». « Je crois pouvoir dire que le bilan définitif sera épouvantable », a-t-il ajouté. Bahamas Press, dans un article accompagné de photos de cadavres, affirme de son côté que plus de 200 personnes pourraient être officiellement déclarées mortes sur les îles Abacos. « Des tas de corps sont laissés le long de la route et dans les buissons d’Abacos, rendant l’île inhabitable », écrit le site.

Des habitants livrés à eux-mêmes

En attendant l’arrivée de l’aide internationale, des milliers de sinistrés sont sans abri : selon les Nations unies, au moins 70 000 personnes – sur une population totale de 390 000 dans l’archipel – ont besoin d’une aide d’urgence, après avoir survécu tant bien que mal au passage de Dorian. Dans les premières heures, les habitants n’ont dû compter que sur eux-mêmes. Une vidéo, postée par Bahamas Press, montre par exemple comment des citoyens sont allés porter secours à une famille prise au piège dans le grenier de sa maison, alors que le quartier est entièrement inondé.

Le New York Times raconte le calvaire de Brent Lowe, 49 ans et aveugle. Contraint à fuir sa maison, il a pris sur ses épaules son fils de 24 ans, atteint de paralysie cérébrale et incapable de marcher. L’eau lui arrivait au menton. Agrippé à ses voisins, il s’est dirigé vers la maison la plus proche, à cinq minutes à pied. Une éternité, dans ces conditions dantesques. « C’était effrayant, tellement effrayant », a-t-il confié au quotidien américain.

Lorsque le toit de la maison de Greta s’est envolé, son mari a installé son fils et d’autres personnes dans la charpente. Dans une vidéo diffusée par la chaîne MSNBC, elle raconte :

« A environ 22 heures, au plus fort de l’ouragan, dix personnes ont nagé jusqu’à chez nous. Parmi elles, il y avait cinq enfants, dont le plus jeune avait 5 mois. Ils ont frappé à notre porte. Mon mari avait de l’eau jusqu’au cou, mais on les a laissés entrer et ils ont survécu. »

Greta estime qu’il y a beaucoup de disparus. « Ils ne seront découverts que lorsque les équipes de secours auront déblayé tous les décombres », dit-elle, en ajoutant que des requins sont signalés dans les eaux qui ont recouvert les îles Abaco.

« Les gens sont un peu désespérés »

Des sauveteurs transportent le corps d’une des victimes de Dorian, à Marsh Harbour, le 5 septembre.
Des sauveteurs transportent le corps d’une des victimes de Dorian, à Marsh Harbour, le 5 septembre. BRENDAN SMIALOWSKI / AFP

La belle-sœur de Sandra Cooke, une habitante de Nassau, la capitale, est restée coincée dix-sept heures sous le toit effondré de sa maison, dans les îles Abaco. Introuvable, jusqu’à ce que le chien de la famille la détecte dans les décombres. Sandra Cooke a alors loué un hélicoptère privé pour l’évacuer vers Nassau, où elle a été hospitalisée avec une hanche cassée, relève le Miami Herald.

Mais tous les habitants de l’île n’ont pas cette chance ou ces moyens. « Les riches, ils peuvent s’en aller. Ils peuvent emmener leur famille, leurs amis en hélicoptère ou dans des petits avions », observe Charlese McIntosh, citée par le Washington Post. Certains ont payé jusqu’à 20 000 dollars pour être évacué. Ceux qui ne peuvent quitter les zones dévastées appellent à l’aide et tentent de s’organiser, s’abritant comme ils le peuvent dans les ruines.

Luíz David Rodriguez, le responsable de l’ONG Direct Relief, a décrit au Guardian ce dont il a été témoin à l’extérieur du dispensaire principal de l’île d’Abaco, près de Marsh Harbour. Le dispensaire peut accueillir une vingtaine de personnes, mais M. Rodriguez estime qu’entre 1 500 et 2 000 personnes s’y étaient regroupées : « Beaucoup de gens traînent, attendant de quitter l’île. Les gens sont un peu désespérés. »

Greta, dont le toit a été emporté, n’accable pas les autorités locales : « Ils font ce qu’ils peuvent, rien ne peut atterrir parce que les aéroports ne sont pas praticables. » D’autres sont plus remontés. Dans le Washington Post, Charite Alouivor, un habitant de Marsh Harbour, s’emporte :

« Cela fait six jours ! Six jours et ce corps est toujours là ! Où sont-ils ? Où est l’aide ? Où est l’eau ? Où est la nourriture ? Où est le gouvernement ? Pourquoi y a-t-il encore des corps ici ? »

Frederica Wilson, représentante démocrate de Floride, dont les grands-parents étaient natifs des Bahamas, s’inquiète en particulier pour les réfugiés et sans-papiers haïtiens, en raison de la destruction des bidonvilles de Pigeon Pea et The Mudd, dans lesquels ils vivent. « Ils n’ont pas voulu aller dans les abris, par peur d’être expulsés. On craint qu’ils aient été emportés par les flots », a-t-elle déclaré.

 



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