En Italie, la métamorphose de Giuseppe Conte

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Le premier ministre, effacé dans son premier gouvernement tant par le Mouvement cinq étoiles que par la Ligue, a endossé les habits d’un véritable chef du conseil.

Par Publié aujourd’hui à 10h56

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Giuseppe Conte à Rome, le 4 septembre.
Giuseppe Conte à Rome, le 4 septembre. REMO CASILLI / REUTERS

La première fois, fin mai 2018, il était venu en taxi, comme pour signifier que le chef de ce gouvernement d’un genre nouveau arrivait au pouvoir dans la peau d’un citoyen comme les autres. Il paraissait emprunté, écrasé par la majesté du palais du Quirinal et l’importance de ses nouvelles fonctions. Mais le temps des commencements est bien fini. Mercredi après-midi, Giuseppe Conte s’est présenté à la présidence de la République en voiture officielle, et il s’est prêté au protocole avec l’assurance d’un vieux routier de la politique.

Devant la presse, il a énoncé la composition du deuxième gouvernement Conte. Un exécutif aux antipodes du précédent, qui mènera sur de nombreux sujets une politique opposée à celle conduite par l’Italie jusqu’au coup de force de Matteo Salvini, le 8 août, qui a sonné la fin de l’alliance entre le Mouvement 5 étoiles (« anti-système ») et la Ligue (extrême droite).

Giuseppe Conte a effectué l’exercice avec une certaine aisance, comme si cela allait de soi. Ce faisant, il montrait la longueur du chemin parcouru en un an, en même temps qu’une souplesse politique peu commune.

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Au printemps 2018, Giuseppe Conte était un parfait inconnu, un professeur de droit de 53 ans originaire des environs de Foggia (Pouilles), proche du M5S mais « apolitique ». Sa mission première était de faire respecter le contrat de gouvernement entre le M5S et la Ligue, dont il n’était que le garant, et les deux vice-premiers ministres, Luigi Di Maio et Matteo Salvini, l’avaient choisi en raison de son absence de poids politique. Pendant quatorze mois, ils n’ont pas manqué une occasion de lui rappeler que s’il était premier ministre, il ne fallait surtout pas qu’il se prenne pour le chef du gouvernement.

Malgré tout, Giuseppe Conte s’est acquitté du mieux qu’il pouvait de cette tâche inédite, usant de ses talents de conciliateur pour maintenir tant bien que mal un attelage disparate et déséquilibré. Le 3 juin, las des querelles incessantes entre les deux composantes de son gouvernement et des provocations de Matteo Salvini, il avait même menacé de démissionner.

Violent réquisitoire

Aussi, lorsque le chef de la Ligue a décidé de rompre, le soir du 8 août, pour provoquer des élections anticipées, il n’imaginait pas une seconde que Giuseppe Conte serait un obstacle. Las, celui-ci a refusé d’obtempérer, faisant dérailler en quelques heures le plan du chef politique de la Ligue.

Plutôt que de se démettre sans ciller, Giuseppe Conte est allé défendre son bilan devant le Sénat, le 20 août, avant de remettre sa démission, et il s’est livré dans l’hémicycle à un violent réquisitoire contre son numéro deux, assis à quelques centimètres de lui. Dans le même temps, il pesait de tout son poids institutionnel pour faciliter un accord entre le M5S et le Parti démocrate (centre gauche), au point de faire de l’ombre au chef politique des Cinq étoiles, Luigi Di Maio, dont il parviendra à vaincre les réticences.

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