Raj Ramlugun: «Si le gouvernement arrête de faire de la politique, Air Mauritius pourra remonter la pente»

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Raj Ramlugun, ancien employé d’Air Mauritius et aujourd’hui consultant chez Air Mate.

Raj Ramlugun, ancien employé d’Air Mauritius et aujourd’hui consultant chez Air Mate.

Raj Ramlugun a envoyé une longue lettre faisant état de tous les maux dont souffre Air Mauritius (MK) en ce moment. Cela, après que la société a présenté son bilan financier, affichant des pertes avoisinant Rs 1 milliard. Cette missive devrait également être envoyée au leader de l’opposition, de même qu’aux dirigeants des principaux politiques voire à quelques syndicalistes. Le point.

Quel est le but de la lettre ouverte que vous avez écrite ?
Je veux que la vérité soit connue. Il faut remonter aux sources du problème. La débâcle de MK remonte à l’éclatement de la caisse noire, en 2001. Les syndicats ont donné un gros coup de main pour remettre la société sur les rails. Il y a eu par la suite toute une série de comités et d’instances. Ceux-ci devaient agir comme chiens de garde.

Après 2005, tout a changé. Il y a eu des changements téléguidés. Tout cela a mené au scandale du hedging en 2008. Si le gouvernement n’était pas intervenu, Air Mauritius aurait mis la clé sous le paillasson. L’autorité n’est malheureusement pas ancrée sur une seule personne. Plusieurs personnes avec des connexions prennent des décisions, approuvées par le board.

Quel est, selon vous, le plus gros problème d’Air Mauritius ?
Il faut que l’équipe dirigeante ait le respect de tous. Et l’autorité qui va avec. Il ne faut pas qu’elle s’entoure de syndicats et qu’elle fasse le jeu de certains groupes.

Il faut que le département des ressources humaines soit dirigé par quelqu’un qui est compétent. Nous parlons là d’une entreprise avec 3 000 employés et qui ne compte toujours personne à la tête du département des ressources humaines. Au lieu de faire du «fire fighting», le Chief Executive Officer devrait s’occuper des décisions stratégiques.

Il y a également le problème de «clans» à MK. Il faut alors faire des concessions et faire plaisir à certains groupuscules.

De quels clans parlez-vous ?
Les clans ont toujours existé à Air Mauritius, sous tous les gouvernements. Chaque équipe dirigeante, quand elle arrive, donne des promotions à certaines personnes. Mais l’équipe, elle, part. Les personnes restent. Elles sont alors mises de côté par la nouvelle équipe qui prend les rênes. Ces gens qui ont dans le passé bénéficié de faveurs continuent à être grassement payés.

On nomme des gens selon leur appartenance, selon leurs affinités mais pas selon leurs compétences. Tout cela démotive le personnel. Cela occasionne un manque de confiance chez les employés.

Comment donc redresser la barre ?
Le plus gros problème, selon moi, est le fait de ne pas placer les commandes de la société d’aviation nationale dans les mains de quelqu’un qui vient de l’intérieur. Le leader idéal aurait dû être quelqu’un qui a gravi les échelons. C’est la meilleure des choses que l’on pourrait faire pour assurer la stabilité et la pérennité de MK. Les politiciens imposent leurs règles.

Le board a le devoir d’agir comme chien de garde. Il faut un nettoyage du board et arrêter tout va-et-vient. Il aurait fallu placer au sein du conseil d’administration des gens qui maîtrisent le domaine. Ils auraient alors pu effectuer une évaluation de la situation.

Idem pour les comités, qui auraient pu mieux fonctionner avec des gens qui détiennent les compétences requises pour maîtriser le dossier. Le conseil d’administration et le gouvernement ont leur part de responsabilité. Il faut cerner la source du problème et ne pas se contenter de soins palliatifs. Si le gouvernement arrête de faire de la politique avec des gens à l’intérieur, MK pourra alors remonter la pente.

La longue correspondance de Raj Ramlugun faisant état des maux dont souffre MK


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Lexpress

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