En suspendant le Parlement britannique, Boris Johnson aggrave la crise du Brexit

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La décision du premier ministre va drastiquement limiter la marge de manœuvre des parlementaires « comploteurs ».

Par Publié aujourd’hui à 04h57, mis à jour à 05h02

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Manifestation contre le premier ministre britannique devant Downing Street, à Londres, le 28 août, traitant Boris Johnson de « clown ».
Manifestation contre le premier ministre britannique devant Downing Street, à Londres, le 28 août, traitant Boris Johnson de « clown ». FRANK AUGSTEIN / AP

College Green, le parc public qui fait face à Westminster, s’est très rapidement couvert de monde. Familles de vacanciers, députés, activistes, cadres tout juste sortis du bureau… Il est 17 h 30, mercredi 28 août, il fait encore beau à Londres, ils sont plusieurs milliers à s’être spontanément rassemblés dans ce lieu emblématique des manifestations anti-Brexit, face au Parlement britannique et ils scandent à pleine gorge : « Stop the coup ! Stop the coup ! Stop the coup ! [arrêtons le coup d’Etat !] ».

Le matin même, le premier ministre, Boris Johnson, a créé la surprise en annonçant la suspension du Parlement britannique pour cinq semaines, à partir de début septembre (entre le 9 et le 12) et jusqu’au 14 octobre, ne laissant plus aux députés qu’une petite semaine, début septembre, puis une quinzaine de jours, fin octobre, pour discuter d’un deal ou d’un « no deal » (Brexit sans accord) avant le couperet du 31 octobre.

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Limiter la marge de manœuvre des « comploteurs »

Le but du premier ministre, qui répète tous les jours qu’il veut réaliser le divorce avec l’Union européenne (UE) dans les temps, paraît évident. Sa décision, qui a été approuvée par la reine dans l’après-midi, mercredi (la souveraine n’avait pas d’autre choix) va drastiquement limiter la marge de manœuvre des parlementaires « comploteurs », qui souhaitaient mettre à profit le mois de septembre pour faire dérailler un éventuel « no deal ». Ils ne pourront pas débattre du Brexit avant le 21 octobre, 10 jours avant l’échéance, ont calculé les médias britanniques…

Mardi 27 août, une centaine de députés dont des travaillistes, des Libdem, des Verts, des indépendantistes écossais et quelques transfuges de chez les conservateurs, avaient justement réussi à mettre leurs divisions de côté pour signer une « déclaration de Church House » afin de faire dérailler une sortie sans accord de l’UE.

« Il ne s’agit pas du tout d’empêcher les parlementaires de stopper un no deal », s’est défendu M. Johnson, mercredi. « Ils auront amplement le temps », en octobre, de débattre « de l’UE, du Brexit, et de tous les autres sujets d’actualité. » L’argument n’a pas franchement porté dans un pays qui a littéralement vu naître la démocratie parlementaire, et où la Chambre des Communes est couramment désignée comme la « mother of Parliaments » (« la mère des Parlements »).

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