Tim Martin, ce patron de pubs qui rêve d’un « no deal »

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Le fondateur du groupe Wetherspoon a supprimé les alcools européens de son enseigne de 900 pubs, qui servent de caisse de résonance efficace à sa campagne pour un « no deal ».

Par Eric Albert Publié aujourd’hui à 06h36

Temps de Lecture 7 min.

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Le président du groupe Wetherspoon, Tim Martin, à la tribune d’un meeting pour le Brexit à Londres, le 17 janvier.
Le président du groupe Wetherspoon, Tim Martin, à la tribune d’un meeting pour le Brexit à Londres, le 17 janvier. Simon Dawson / REUTERS

Avec ses polos mal coupés, ses cheveux mi-longs et son curieux accent traînant, héritage d’une jeunesse passée entre l’Irlande du Nord et la Nouvelle-Zélande, Tim Martin incarne le parfait patron de pub, bien planté derrière son comptoir en bois. Carrure de rugbyman (1,95 m et 130 kg), l’homme parle avec des phrases simples, frappées au coin du bon sens.

Comme beaucoup de ses confrères, il soutient le Brexit avec ferveur. Il renvoie les experts, qui avertissent des dangers de la sortie de l’Union européenne (UE), à leurs chères études. « Les élites, les énarques, comme on dit en français, sont ce que j’appelle des “européistes” : ils ont une croyance presque religieuse en l’UE. »

« Une petite expérience »

Mais Tim Martin n’est pas un patron de pub comme les autres. Il en possède un peu plus de 900 à travers le Royaume-Uni. Depuis deux ans et demi, il a mis la puissance de son groupe Wetherspoon, qu’il a monté à partir d’un seul établissement ouvert en 1979, au service du Brexit. Pendant le référendum, il a imprimé un demi-million de dessous de verre en faveur du « Leave ». Son magazine, Wetherspoon News, diffusé dans ses pubs à 400 000 exemplaires et lu par deux millions de personnes, prêche les vertus d’un avenir radieux libéré des chaînes de Bruxelles. L’homme passe en permanence dans les médias britanniques et contribue régulièrement aux meetings électoraux de Leave Means Leave, un groupe proche de Nigel Farage, l’ancien patron du parti europhobe UKIP.

Lire aussi Royaume-Uni : Nigel Farage se réengage pour un « vrai Brexit »

« Toutes ces histoires d’un saut de la falaise en cas de “no deal”, c’est du n’importe quoi », écrit-il dans le dernier numéro du magazine.

Et pour se convaincre que son pays n’est pas dépendant de ses voisins européens, il a mené « une petite expérience » : il a remplacé tous ses alcools européens par un substitut britannique ou international. Le champagne a fait place à un vin blanc pétillant d’Australie, à la place du Courvoisier un alcool australien est désormais servi et les bières allemandes sont remplacées par des britanniques ou des américaines.

Depuis, ses ventes ne se sont pas effondrées, ses clients ne se plaignent pas et ses importations ne prennent pas plus de temps. Ses 900 pubs prouvent une idée chère aux Brexiters : les Européens ont plus besoin des Britanniques que l’inverse. « Je peux vous assurer que les Européens sont terrifiés qu’une action comme celle de Wetherspoon puisse servir d’exemple », continue Tim Martin.

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