A Nangarhar, au sein d’une milice coincée entre l’EI et les talibans

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Face aux violences djihadistes et islamistes, des villageois constituent leurs propres forces d’autodéfense avec le soutien de Kaboul.

Par Publié aujourd’hui à 10h26

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Des membres du Soulèvement populaire, une milice locale progouvernementale, dans le district de Nazyan (Afghanistan), le 14 août 2019.
Des membres du Soulèvement populaire, une milice locale progouvernementale, dans le district de Nazyan (Afghanistan), le 14 août 2019. ANDREW QUILTY POUR “LE MONDE”

Il faut au moins deux heures d’une route qui traverse un relief difficile pour arriver au camp fortifié de Kasoono, à partir du village de Landi, dans la province de Nangarhar, dans l’est de l’Afghanistan, où pullulent des groupes affiliés à l’organisation Etat islamique (EI) et des talibans. Le parcours est ponctué d’une vingtaine de checkpoints tenus par une milice locale progouvernementale, formée en 2013, nommée le « Soulèvement populaire ». Ses combattants, venant des villages voisins et appartenant tous à l’ethnie pachtoune, tentent d’assurer la sécurité dans cette région. Ils contiennent, parfois avec l’aide des forces spéciales et de la police afghane, les assauts des insurgés, talibans ou combattants de l’EI.

« Les daechis [les membres de l’EI] sont quelque part par là, explique l’un des miliciens, Abdulrahman Shinwara, en pointant du doigt une colline depuis son point de surveillance dans la base de Kasoono. Là-bas, c’est le district [afghan] d’Achin. Entre nous et eux, il y a de temps en temps des échanges de tirs. » Au loin, on aperçoit aussi la frontière avec le Pakistan, marquée par un mur sur une crête de montagne. Au-delà, l’EI est très actif.

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Comme tous les combattants de la milice du Soulèvement populaire, Abdulrahman Shinwara, 21 ans, est originaire du district de Nazyan. Il y a trois ans, il s’est entraîné pendant quatre mois auprès de la police des frontières afghane avant d’intégrer la milice. Ses camarades ont été également formés par la police, au sein de l’armée régulière, ou par d’autres miliciens ayant reçu une formation militaire.

Khalil Mohammad, 20 ans, membre du Soulèvement populaire dans le district de Nazyan, le 14 août 2019.
Khalil Mohammad, 20 ans, membre du Soulèvement populaire dans le district de Nazyan, le 14 août 2019. ANDREW QUILTY POUR “LE MONDE”

La base de Kasoono est située sur une colline. En guise de murs, de grands sacs remplis de pierres, placés les uns sur les autres, sont consolidés par des barres métalliques. Tout autour, les montagnes afghanes et pakistanaises changent de couleur au rythme des nuages, jouant avec les rayons du soleil. De nombreux drapeaux afghans flottent au vent. A ce paysage coloré se mêlent les tenues traditionnelles pachtounes, violettes, vertes et orange, qui tranchent avec le noir des kalachnikovs et des mitrailleuses douchka.

Les talibans tuaient des civils

Le Soulèvement populaire a vu le jour à l’issue d’une Loya Jirga (rassemblement de « sages » des tribus), convoquée alors que la situation sécuritaire se dégradait, en 2013. « Pendant des années, les talibans arrivaient dans les villages de Nazyan, en se faisant passer pour des réfugiés, et tuaient des civils », explique un dignitaire du district, Malik Niyaz Gul, qui reçoit au siège de ses forces, à Landi. « Ensuite, ils ont commencé à s’en prendre aux figures emblématiques de la région et aux forces afghanes », continue cet homme au visage buriné surmonté d’un turban. A la suite de cette réunion, un commerçant du district, Malik Dehghan, a pris la tête de la milice. Sa maison a été brûlée « il y a huit ans par les talibans ».

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