« Le silence du Medef à propos de Hongkong est une erreur »

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Le sort réservé à la compagnie aérienne Cathay Pacific n’est peut-être qu’un avant-goût de ce que Pékin réserve aux entreprises étrangères qui affichent leur soutien aux manifestants hongkongais, explique le correspondant du « Monde » à Pékin.

Publié aujourd’hui à 07h00 Temps de Lecture 3 min.

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Chronique. La crise de Hongkong pourrait être la grande absente de la rentrée du Medef. C’est en effet sur les bienfaits et les méfaits de la mondialisation que Lu Shaye, le nouvel ambassadeur de Chine en France, devrait s’exprimer jeudi 29 août lors des « Rencontres des entrepreneurs de France », la grande manifestation annuelle du mouvement patronal français. Parions que Lu Shaye vantera les bienfaits du multilatéralisme dont la Chine affirme être le héraut, et dénoncera l’unilatéralisme américain.

On aurait préféré l’entendre la veille, lors de la « plénière » intitulée : « Capitalisme et libertés. Quand la liberté politique n’est plus la condition de la liberté économique ». Car ce qui se passe actuellement à Hongkong illustre le phénomène inverse. Pour que cette région autonome spéciale rentre dans le rang et cesse de réclamer l’instauration du suffrage universel, Pékin est en train d’exercer un chantage sans précédent sur les entreprises qui y sont installées.

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Rappelons les faits : lundi 5 août, Hongkong est touché par une grève générale. Environ 2 000 salariés du secteur aérien y participent. A peu près 200 vols sont annulés, essentiellement ceux de la compagnie de Hongkong, Cathay Pacific. Mercredi 7 août : présentant les résultats financiers de Cathay, son président John Slosar défend la liberté d’expression des grévistes. Vendredi 9 août, le départ, totalement inattendu, du directeur général de Cathay, Rupert Hogg, et de son adjoint, Paul Loo, est annoncé par… les médias publics chinois.

Cathay est une entreprise privée cotée à la bourse de Hongkong dont le principal actionnaire est le conglomérat familial britannique Swire. Celui-ci détient 45 % du capital, bien davantage que le second actionnaire, Air China (29,99 %). Cette ingérence de Pékin est sans précédent dans une entreprise privée listée à Hongkong. De plus, au nom de la « sécurité », les autorités de l’aviation civile chinoise exigent de Cathay qu’elle lui fournisse la liste des grévistes, et annoncent qu’elles interdisent à ces derniers non seulement de poser le pied en Chine, mais aussi de survoler l’espace aérien chinois. Cinq salariés ont déjà été licenciés en raison de leur implication dans le mouvement social. D’autres ont préféré démissionner.

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