[ad_1]
En lançant les hostilités avec la Chine, Donald Trump a finalement provoqué plus de désordre qu’il n’a résolu de problèmes, explique Stéphane Lauer, éditorialiste au « Monde ».
Article réservé aux abonnés
Que Donald Trump s’inquiète du ralentissement de l’économie américaine peut se comprendre. Sa réélection en 2020 est en grande partie dépendante du rythme de progression du PIB et de celle de Wall Street. Mais, il y a quelques jours, le président américain a intimé à la Réserve fédérale (Fed) de s’aligner sur la politique monétaire de la Banque centrale européenne pour sauvegarder à tout prix la compétitivité américaine et contrer les excédents commerciaux allemands. Comment imaginer une parité des taux d’intérêt des deux côtés de l’Atlantique, alors que l’économie américaine a cru à un rythme de 2,1 % au deuxième trimestre, quand celle de l’Allemagne s’est contractée de 0,1 % ?
Donald Trump n’a toujours pas apporté de réponse au paradoxe que sous-tendent ses prises de position : pourquoi vouloir stimuler davantage son économie, alors qu’il affirme que celle-ci ne s’est jamais aussi bien portée ? En fait, les Etats-Unis sont confrontés à deux problèmes que le président a lui-même générés. Le premier est que la croissance actuelle a été obtenue de façon artificielle au prix d’un creusement historique du déficit budgétaire, qui tutoie désormais les 1 000 milliards de dollars (900 milliards d’euros), le double du niveau atteint la dernière année du second mandat de Barack Obama.
Le second réside dans les risques que fait courir la guerre commerciale dans laquelle il s’est lancé avec la Chine. « Alors que la politique monétaire est un outil puissant qui marche pour soutenir les dépenses de consommation, les investissements des entreprises et la confiance des consommateurs, elle ne peut pas fournir de règles bien établies pour le commerce international », lui a rétorqué le président de la Fed, Jerome Powell, lors du symposium de Jackson Hole, le 23 août.
Contradictions et reculades
Galvanisé par son élection en 2016, Donald Trump a sombré dans un dirigisme qui est aux antipodes de ce que l’Amérique représente dans l’imaginaire collectif et a fini par croire qu’il pouvait avoir raison contre tout le monde. « C’est incroyable que [la Fed] s’exprime sans savoir ou demander ce que je fais. Ma seule question est qui est notre plus grand ennemi : Jay Powell ou le président Xi ? », a répondu le président américain. Il y a quelques jours, il n’a pas hésité à affirmer que le Wall Street Journal « ne comprend rien au commerce ni aux affaires », sous prétexte que la bible des marchés financiers devient de plus en plus critique vis-à-vis de sa guerre commerciale.
[ad_2]
Source link
Have something to say? Leave a comment: