En Chine, l’impossible débat sur Hongkong

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Entre censure et patriotisme exacerbé, les réactions aux manifestations de Hongkong en Chine sont à sens unique.

Par Publié aujourd’hui à 10h24

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Des manifestants à Hongkong, le 28 juillet.
Des manifestants à Hongkong, le 28 juillet. Tyrone Siu / REUTERS

Ces derniers jours, les médias chinois parlent moins de Hongkong. Discrétion absolue sur la chaîne humaine, vendredi 23 août au soir, inspirée de la « voie balte », qui dénonçait la domination soviétique, sur 687 kilomètres, de Vilnius à Tallinn, trente ans plus tôt, jour pour jour. Rien déjà sur la gigantesque foule qui avait envahi le parc Victoria et ses environs une semaine plus tôt, que les organisateurs estimaient à 1,7 million de personnes. Le sujet ne va pas dans le sens de la propagande, les manifestants sont restés pacifiques jusqu’au bout : le week-end des 17 et 18 août fut le premier en onze semaines sans confrontations avec la police ni gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.

Alors que les médias d’Etat dressent le tableau d’une minorité d’extrémistes violents manipulés par des puissances étrangères, une bonne partie de la population de Hongkong a prouvé une nouvelle fois qu’elle soutenait le mouvement. Embarrassant. En Chine, le débat sur ce mouvement est impossible. Ceux qui se risquent à un point de vue contraire à celui du pouvoir sont rapidement accusés d’être hanjian, des traîtres à la Chine.

Temple des ancêtres

Certains l’ont payé au prix fort. Une jeune femme de 26 ans, qui s’est contentée d’écrire sur le réseau social Weibo, équivalent local de Twitter, le message « Respect à toutes les personnes qui font grève et qui manifestent », a vu ses informations personnelles diffusées en ligne, avec la mention « traître ». D’autres suggèrent la manière forte contre les manifestants : « Les passer à tabac ne suffit pas ! Il faut les battre à mort. Envoyez quelques tanks pour nettoyer tout ça ! » Le fait que ces commentaires violents subsistent dans l’univers ultracensuré de l’Internet chinois n’est pas anodin.

Personne n’est épargné. A plus haut niveau, ce sont les médias d’Etat qui s’en chargent : ils ont lancé une campagne de dénigrement avec vidéos et articles racoleurs. Alors que le mouvement se distingue par une absence de leaders, la propagande s’acharne à dénoncer une « bande des quatre », référence aux quatre qui furent jugés responsables de la Révolution culturelle après la mort de Mao.

Pour la propagande, ce sont quatre personnalités démocrates, toutes au-dessus de la soixantaine, qui dirigeraient en sous-main les jeunes « émeutiers » : on retrouve sur leur liste Jimmy Lai (70 ans), qui détient le quotidien populaire et pro-démocratie Apple Daily, ou Anson Chan (79 ans), ancienne secrétaire en chef (numéro deux) du gouvernement de Hongkong, Martin Lee (81 ans), fondateur du Parti démocrate, et Albert Ho (67 ans), ancien chef de la même formation.

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