« Au regard des atrocités commises en Syrie, que vient faire M. Poutine à Brégançon ? »

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Alors qu’Emmanuel Macron reçoit le président russe le 19 août dans sa résidence d’été, Catherine Coquio du Comité Syrie-Europe dénonce, dans une tribune au « Monde », cette rencontre qu’elle juge honteuse au vu du rôle actif joué par la Russie dans le bombardement contre des civils syriens.

Publié aujourd’hui à 18h17, mis à jour à 19h13 Temps de Lecture 4 min.

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Tribune. On peut se poser des questions sur les effets de la rencontre entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine au fort de Brégançon. On peut aussi interroger le bien-fondé de ce rendez-vous entre deux présidents désormais partenaires, malgré l’ingérence russe dans les élections françaises et européennes, sur fond d’incarcérations en nombre en Russie et pendant que les crimes contre l’humanité s’enchaînent en Syrie, où l’armée russe joue le rôle décisif qu’on sait depuis quatre ans.

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Au lieu de la désescalade prévue à Sotchi (Russie), les bombardements ont repris de plus belle dans la province d’Idlib où sont rassemblés plus de 3 millions de Syriens (un tiers d’enfants), dont 400 000 déplacés. D’après le Réseau syrien des droits de l’homme, en mai et juin ont été bombardés 33 hôpitaux, 77 écoles, 46 lieux de culte et 3 camps de réfugiés, faisant 518 morts, chiffre qui est en train de doubler. On bombarde deux fois de suite pour liquider les équipes de secours, qui vivent l’enfer dans les villages multipilonnés. Le 16 août, des images d’épouvante sont arrivées d’Ariha (au sud de la province syrienne d’Idlib) : un homme brandissait en hurlant le corps déchiqueté d’une femme et son fœtus tombé à proximité. Ce carnage n’est pas fait pour liquider des opposants, mais pour anéantir toute infrastructure et toute vie sociale et s’attaquer à toute forme d’espoir dans la population. Cibler les enfants – signature du régime dès 2011 – et liquider toute possibilité d’éduquer et soigner sont les moyens les plus sûrs.

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Bombardements plus meurtriers que jamais

Au regard de ces atrocités, que vient faire Poutine à Brégançon, après Versailles et le Conseil de l’Europe ? Ne fallait-il pas plutôt réunir les démocraties de l’Union européenne qui existent encore et déclarer l’embargo, l’arrêt des contrats, le gel des avoirs ? Lors de la rencontre entre Poutine et Macron à Saint-Pétersbourg le 23 mai 2018, s’est décidée une collaboration qui consacrait un tournant : la France a envoyé via l’aviation russe 50 tonnes d’aide humanitaire dans la Ghouta (banlieue de Damas), reprise après deux mois de bombardements. L’opération était censée permettre de peser sur le « dossier syrien », et tester la volonté russe de stabiliser la région.

Un an plus tard, les bombardements sont plus meurtriers que jamais, la Russie continue d’y tester ses armes et plus encore le seuil de tolérance de la communauté internationale,  qui semble illimité. Ce qui se passe à Idlib ne fait que confirmer comme prévu le feu vert qu’avait été la ligne rouge des attaques chimiques de 2013 : survoltage d’une impunité de six ans. Après avoir anticipé sur les veto de rigueur sino-russes et laissé la gestion turco-russe du conflit se désintégrer, l’ONU prend acte de la victoire d’un régime génocidaire et invite les Syriens à revenir chez eux : la guerre est finie.

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