A Gaza, une génération s’accroche pour réussir

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Alors qu’un exode important sévit depuis un an, une frange de la jeunesse a fait le pari de rester.

Par Publié aujourd’hui à 10h34

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Des entrepreneurs travaillent à Gaza Sky Geeks, un espace de coworking, le 13 juin.
Des entrepreneurs travaillent à Gaza Sky Geeks, un espace de coworking, le 13 juin. Mohammed Salem / REUTERS

Il est interdit de se baigner, et cela n’a rien à voir avec la taille modeste de la piscine. Tous les clients du Logmah sont soumis à la même règle religieuse, imposée par le Hamas : au restaurant, que l’on soit homme ou femme, on ne se dévêt pas, et la piscine s’inscrit passivement dans le décor, si atypique à Gaza, de cet établissement ouvert il y a quelques mois. Les perruches en cage sont chargées de l’animation sonore. Une fois à l’intérieur de la jolie bâtisse, le dépaysement s’accroît. Mobilier moderne et élégant, variantes de bleu, cheminée en marbre, tableaux d’animaux, fontaine au pied d’un large escalier tournant : le temps d’un repas ou d’un verre sans alcool, les visiteurs s’évadent sans quitter le territoire palestinien en détresse, sous blocus israélien et égyptien depuis que le Hamas a pris le pouvoir en 2007.

« Ici, tous les restaurants se ressemblent, avec le même service, la même pizza au poulet. Il faut se distinguer pour réussir. Quand je me suis lancé, mes proches m’ont aidé tout en me disant : “T’es fou, mon gars !” Il y a encore de l’argent à Gaza, mais les gens ont peur de le dépenser. » Ainsi parle un homme plein de malice, âgé de 32 ans, dynamique et audacieux, fondateur du Logmah. Owda Abou Middian est le fils d’un ancien cadre des forces de sécurité de l’Autorité palestinienne, décédé en 2002. Il incarne une frange éclairée de la jeunesse gazaouie, qui ne s’échappe pas et se bat pour réussir, malgré les bourrasques hostiles. Selon la Banque mondiale, le chômage s’élève à 52 % à Gaza. Chez les jeunes, c’est 67 %.

« Une bataille à livrer »

« Si on part tous, comme cela se passe en ce moment, on ne méritera plus notre pays, plaide Owda Abou Middian. Il faut mettre sur les rails une nouvelle génération, qui exprime son amour de cette terre par l’esprit, et non par le sang et les armes. C’est une bataille à livrer. Nous devons changer, nous avons des problèmes en nous. On manque de discipline, on ne fait pas la queue à la banque, on jette les papiers dans la rue. En matière technologique, on sait fabriquer des roquettes, d’accord. Et si on fabriquait des téléphones ? » Il sait que l’alternative n’est pas aussi simple, mais en une formule, il rappelle l’impasse de l’ère Hamas. Le frère d’Owda a vendu ses parcelles de terres et quitté le territoire enclavé. Ingénieur, il a lancé sa société entre Dubaï et la Turquie. Pour lui, hors de question de faire marche arrière.

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