Le dangereux « coup de maître » de Narendra Modi au Cachemire

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Si le premier ministre indien a réussi à faire adopter la fin du statut d’autonomie dont jouissait l’Etat de Jammu-et-Cachemire grâce à une majorité de circonstance au Parlement, les tensions avec le Pakistan sont vives.

Par Publié aujourd’hui à 06h30

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Analyse. Avec la mise en coupes réglées de la partie du Cachemire sous souveraineté indienne, Narendra Modi vient de démontrer, une fois encore, son talent de stratège politique. En moins de quarante-huit heures, lundi 5 et mardi 6 août, le premier ministre de l’Inde a accompli le premier des trois rêves de la Sangh Parivar, la nébuleuse nationaliste hindoue : faire disparaître l’autonomie (toute relative) dont jouissait depuis 1947 la seule région de l’Union indienne à majorité musulmane.

Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir s’agissant des deux autres rêves, celui de faire appliquer un code civil unique dans tout le sous-continent et celui de construire un temple hindou sur les ruines de la mosquée de Babri, dans la ville d’Ayodhya (Uttar Pradesh). Mais, sur la question du Cachemire, il n’aura fallu qu’une ordonnance présidentielle signée de Ram Nath Kovind pour faire basculer le destin de 13 millions de personnes.

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A posteriori, l’accession de celui-ci à la fonction suprême, en juillet 2017, apparaît comme le point de départ d’un processus préparé de longue date, car, si l’effet de surprise a été entier, l’ordonnance de quarante pages a été rédigée avec une extrême minutie. L’arrivée de M. Kovind était un événement en soi, car cet « intouchable » a été choisi par M. Modi pour ses anciennes accointances avec le parti au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (BJP, droite nationaliste hindoue), dont il est le premier représentant à occuper le palais de Rashtrapati Bhavan, à Delhi.

Sous la tutelle directe de New Delhi

L’ordonnance qu’il a paraphée a vidé de sa substance l’article 370 de la Constitution qui avait été offert par Nehru à Hari Singh, le maharadjah qui dirigeait l’Etat princier de Jammu-et-Cachemire au moment du départ des Anglais, en échange de son allégeance à l’Inde. Elle a également amputé Jammu-et-Cachemire de la province du Ladakh et retiré à ces deux territoires le statut d’Etat fédéré, pour les reléguer au simple rang de « territoires de l’Union », placés sous la tutelle directe de New Delhi.

En juin 2018, un deuxième événement s’est produit qu’il semble difficile de ne pas lire maintenant comme un acte intentionnel : la chute du gouvernement de Jammu-et-Cachemire, après que le BJP eut décidé de quitter la coalition qu’il avait formée deux ans plus tôt avec le Parti démocratique du peuple de Jammu-et-Cachemire (PDP) et sa représentante, Mehbooba Mufti, entraînant la dissolution de l’assemblée législative régionale. Depuis lors, la région fonctionnait sous le régime du president’s rule, une particularité du fédéralisme indien consistant à placer un territoire sous l’autorité directe d’un gouverneur représentant le chef de l’Etat.

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