« La position de la France à l’égard de la Russie est loin d’être confortable »

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Dans une tribune au « Monde », la spécialiste de la Russie, chercheuse à l’IFRI, observe que la rencontre entre les présidents Macron et Poutine se déroule au moment où la popularité du maître du Kremlin connaît un déclin et où la grogne monte au sein de la société russe.

Publié aujourd’hui à 05h51 Temps de Lecture 4 min.

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Depuis l’annexion de la Crimée en 2014, la politique russe de la France – tant de François Hollande que d’Emmanuel Macron – se résume par une double formule « dialogue et fermeté ». Paris s’attache à défendre fermement sa sécurité, la solidarité européenne et transatlantique, ainsi que les valeurs démocratiques et libérales, tout en maintenant le dialogue culturel, économique et politique avec Moscou.

Le dosage entre les deux n’a rien d’une science exacte et la balance penche tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, alors que le timing est souvent traître : ainsi, en juin 2018, le président Macron a maintenu sa visite à Saint-Pétersbourg en dépit de l’affaire Skripal (l’empoisonnement d’un agent double au Royaume-uni), renonçant en revanche à se rendre au stand russe du Salon du livre à Paris.

Depuis le début de l’été, la politique de la France penche fortement en faveur du dialogue. En juin, le premier ministre Edouard Philippe a reçu son homologue russe, Dmitri Medvedev, au Havre (Seine-Maritime). La Russie a réintégré l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) à la faveur de la présidence française. Quant à la reprise du format « 2+2 » (deux ministres des affaires étrangères et deux ministres de la défense), elle est annoncée pour septembre.

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Enfin, Emmanuel Macron s’apprête à recevoir Vladimir Poutine à Brégançon (Var), le 19 août, quelques jours avant l’ouverture à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) du sommet du G7, que la France préside cette année.

« Réenclencher une dynamique »

Cette flexion estivale de la politique française s’explique par plusieurs raisons. Dans le contexte du Brexit, de l’éclipse politique de l’Allemagne liée à la fin du mandat d’Angela Merkel et du tout récent renouvellement des instances européennes, la France apparaît actuellement seule en mesure de formuler des initiatives pertinentes à l’égard de la Russie.

Les présidences françaises du Conseil de l’Europe et du G7 font d’elle le leader du monde européen et occidental, légitime selon les propos du président de la République pour « réenclencher une dynamique » avec Moscou et reprendre « un dialogue stratégique » sans craindre les accusations de complicité avec le Kremlin.

Un autre élément important dans le raisonnement français est l’élection du président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, avec qui Emmanuel Macron a établi un bon rapport : le président français avait accueilli entre les deux tours les deux candidats à la présidentielle ukrainienne, alors que la chancelière allemande avait choisi de ne recevoir que le président sortant Petro Porochenko.

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