Le drapeau de l’Inde flotte sur un Cachemire asphyxié

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L’Inde a célébré, jeudi, le 73e anniversaire de son Indépendance. Le drapeau tricolore a été hissé sur un Cachemire ébranlé par la suppression récente de son autonomie et par la répression sans précédent de New Delhi.

Par Publié aujourd’hui à 06h30

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Le gouverneur du Jammu-et-Cachemire, Satyapal Malik, commémore le 73e anniversaire de l’indépendance indienne, à Srinagar, le 15 août.
Le gouverneur du Jammu-et-Cachemire, Satyapal Malik, commémore le 73e anniversaire de l’indépendance indienne, à Srinagar, le 15 août. MUKHTAR KHAN / AP

A Srinagar, la capitale du Cachemire indien, la célébration du « Jour de l’Indépendance » de l’Inde s’est réduite à une mise en scène symbolique, orchestrée sous très haute sécurité.

Si la cérémonie du 15 août a toujours eu un goût amer dans cette région troublée, globalement hostile à la souveraineté de New Delhi, les réjouissances étaient encore plus tronquées cette année.

Depuis le 5 août, la brusque révocation de l’autonomie constitutionnelle du Cachemire par le gouvernement indien s’accompagne d’une répression dans la vallée himalayenne. Villes et villages sont paralysés par le couvre-feu, le déploiement de renforts paramilitaires et la suspension de tous les moyens de communication. New Delhi tente ainsi d’étouffer la colère prévisible de la population, à majorité musulmane, d’autant que l’Etat du Jammu-et-Cachemire se voit placé, dans la foulée, sous son administration directe.

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Journalistes étrangers interdits d’accès

Dans le stade de Sher-i-Kashmir, le drapeau safran-blanc-vert de l’Inde a donc été hissé, l’hymne national chanté, et la parade militaire exécutée. Mais, cette année, pas de défilé de jeunes écolières au programme, les portes des établissements étant fermées.

Et dans la tribune des politiciens « VIP », il n’y avait que des responsables du BJP (Parti du peuple indien), la formation nationaliste hindoue du premier ministre Narendra Modi. Tous les représentants des partis locaux d’opposition sont en détention. En fin de journée, les autorités ont assuré qu’il n’y avait eu « aucun incident à déplorer ».

Qui pourrait les contredire ? Les journalistes indiens peinent à travailler dans la vallée verrouillée et les journalistes étrangers sont interdits d’accès. Certains médias, comme la BBC, qui avait publié une vidéo montrant une manifestation réprimée à Srinagar, se sont attirés les foudres et le déni du ministère de l’intérieur. Avant que ce dernier n’admette, le 13 août, la survenue d’incidents provoqués par des « vauriens ».

« Le Jour de l’Indépendance n’est jamais fêté au Cachemire, contrairement au reste de l’Inde, et c’est uniquement le gouvernement local qui le célèbre sous haute sécurité », explique un journaliste de Srinagar, arrivé jeudi soir à Leh, au Ladakh voisin, d’où il a pu communiquer. « Par peur », il ne souhaite pas livrer son nom. « Les habitants estiment que le Cachemire reste une affaire non réglée de la partition de 1947 entre l’Inde et le Pakistan et demandent une résolution pacifique », souligne-t-il.

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