Sallie Krawcheck, l’adieu à Wall Street

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Sallie Krawcheck dans son bureau de Chelsea, à Manhattan, le 8 mai.

HEATHER STEN POUR « LE MONDE »

Par

New-Yorkais(e) s (5/6). Milliardaire ou ancien dealeur, artiste ou fille d’immigré, tradeuse reconvertie ou élu, ils ont en commun l’amour de leur ville. Chacun à sa manière. Aujourd’hui, l’analyste financière, qui a vécu tous les excès des banques américaines et se consacre désormais au combat pour les femmes.

La statue en bronze de Kristen Visbal incarnait la révolte des femmes contre l’univers macho de Wall Street. En 2017, la jeune fille à queue-de-cheval (Fearless Girl) fut déposée en bas de Broadway, à l’extrême sud de Manhattan, défiant le taureau de Wall Street (Charging Bull), installé depuis 1989. L’événement organisé par une agence de publicité est vite devenu l’attraction des touristes. Il aurait pu incarner parfaitement le combat féministe de Sallie Krawcheck, ancienne star de la banque et présidente fondatrice d’une société d’investissement pour les femmes, Ellevest. Mais, nous confie Sallie Krawcheck, en blêmissant : « J’ai dit non. » Elle a refusé d’associer son nom à ce projet qui lui fut pourtant proposé en premier. Elle trouvait que la statue infantilisait les femmes et a refusé l’offre (au lieu de faire une contreproposition et de suggérer de vieillir le personnage). « C’était une erreur, une grosse erreur. »

Lire le récit : A Wall Street, le taureau et la « fillette sans peur », ou les statues de la discorde

Elle s’est donc fait chiper le projet par le gestionnaire de fonds State Street, qui a engagé une campagne pour la féminisation des conseils d’administration. Un formidable coup de pub manqué en pleine période #metoo, pour cette femme d’affaires de 54 ans, qui a vécu tous les affres de la finance new-yorkaise depuis la folie des années 1980.

Pour Sallie Krawcheck, le défi est immense : aider les femmes à devenir aussi riches que les hommes

Sallie Krawcheck a fini par quitter le quartier de la finance pour s’installer dans Chelsea, à deux pas du Flatiron, cet immeuble plat comme un fer à repasser construit en 1902. Entre Midtown, le quartier des banques qu’elle a tant fréquenté, et Downtown, siège de la Bourse et du World Trade Center foudroyé par les attentats du 11 septembre 2001. C’est là qu’ont élu domicile les fintech, ces start-up financières qui prennent le pas sur la finance traditionnelle, et que Sallie Krawcheck a inventé le concept d’Ellevest : s’attaquer non pas à l’écart de salaire entre hommes et femmes, mais à un sujet encore plus important, l’écart de richesse. Aider les femmes à devenir aussi riches que les hommes. Le défi est immense.

Le quartier change très vite. « Il y a quatre ans, nous étions dans un immeuble décrépi à quelques blocs d’ici. Un jour, on a vu un dealer avec un pistolet près de nos locaux et on a appris que Richard Branson voulait construire un hôtel en face. On ne voulait aucun des deux. On a déménagé. » Les nouveaux bureaux sont un mélange vintage – des affiches de la Belle Epoque ornent l’entrée des ascenseurs – et XXIe siècle : pas d’accueil, il faut entrer son nom sur un ordinateur, celui de son hôte et se faire photographier pour qu’enfin la porte s’ouvre.

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