Le Zimbabwe, pays en plein naufrage, s’apprête à descendre dans la rue

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La principale formation d’opposition appelle à manifester vendredi 16 août pour protester contre une situation économique catastrophique.

Par Publié aujourd’hui à 10h20, mis à jour à 10h21

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Une peinture murale de l’ancien président du Zimbabwe Robert Mugabe à Harare, le 14 août.
Une peinture murale de l’ancien président du Zimbabwe Robert Mugabe à Harare, le 14 août. Tsvangirayi Mukwazhi / AP

Dans une chambre d’hôtel de Singapour, un vieil homme est alité. A 95 ans, bien qu’il approche de la toute fin de sa vie, les mauvaises nouvelles en provenance de son pays, le Zimbabwe, font trépider l’ancien président Robert Mugabe. Elles sont nombreuses. La famine, l’hyperinflation, l’effondrement de l’économie, les coupures d’électricité sont de retour, tandis qu’une poignée de puissants s’exhibent dans les voitures de luxe les plus extravagantes. Tout cela ressemble à la répétition de ses propres dérives, dans la dernière phase de son long règne (1980-2017), mais avec la force de la caricature.

Robert Mugabe a marqué le Zimbabwe au fer de sa personnalité comme peu de responsables politiques. Lorsqu’il a été chassé du pouvoir à Harare, en novembre 2017, on ne sait ce qui l’a le plus choqué. Voir son peuple exulter en apprenant qu’une junte l’avait déposé en douceur, ou voir lui succéder Emmerson Mnangagwa, son confident, son responsable sécuritaire, son dauphin (avant de tomber en disgrâce) et même, au temps de la lutte armée, son secrétaire particulier, parvenant comme dans un tour de magie à susciter l’espoir de changement de toute une nation.

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Peut-être songe-t-il depuis sa chambre d’hôpital immaculée qu’au Zimbabwe, les médecins viennent de se mettre en grève, pour protester contre l’effondrement du secteur de la santé. Les enseignants vont faire de même. Nelson Chamisa, le responsable du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), principale formation d’opposition, appelle à manifester à partir du vendredi 16 août, pour demander « des emplois, des soins médicaux, [pour la fin des pénuries] dans l’électricité, l’enseignement, la distribution d’essence (…) ». La liste est plus longue encore, description clinique d’un pays en plein naufrage où les dernières entreprises en activité sont obligées de fonctionner de nuit, faute d’électricité le jour, et où, selon les Nations unies, il y aura bientôt 5,5 millions de personnes dans les campagnes et 2,2 millions dans les villes souffrant de la faim.

Réapprovisionnement en eau, à Harare, le 24 juillet.
Réapprovisionnement en eau, à Harare, le 24 juillet. Tsvangirayi Mukwazhi / AP

Catastrophes climatiques

Lors des premiers mois de son arrivée au pouvoir, M. Mnangagwa, suscitant l’espoir que des réformes rendraient au Zimbabwe sa prospérité détruite, avait annoncé 27 milliards de dollars d’investissements étrangers et un véritable changement de politique. C’est l’inverse qui s’est produit. Le 12 août, profitant de l’une des cérémonies les plus solennelles du pays, célébrant les héros de la lutte pour l’indépendance, Robert Mugabe a fait savoir qu’il refusait d’être inhumé à Heroes Acre, la monumentale nécropole construite aux portes d’Harare et où reposent ceux qui ont libéré le Zimbabwe au temps de la guerre contre le pouvoir blanc de Rhodésie, nom du territoire qui a précédé l’actuel pays. Un affront subtil comme un crachat, administré par-delà les mers au président Mnangagwa, qui disait ce jour-là son espoir de voir aboutir ses « réformes douloureuses, mais nécessaires », certain de les voir « mener l’économie vers une transformation fondamentale, fondée sur une plus grande efficacité ».

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