Trudeau accusé de conflit d’intérêts

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Le commissaire à l’éthique du Canada l’accuse d’avoir fait pression sur son ex-ministre de la justice pour éviter un procès à l’entreprise d’ingénierie québécoise SNC-Lavalin.

Par Publié aujourd’hui à 09h28, mis à jour à 09h30

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Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, à Niagara-on-the-Lake, dans l’Ontario, le 14 août.
Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, à Niagara-on-the-Lake, dans l’Ontario, le 14 août. ANDREJ IVANOV / REUTERS

A deux mois des élections législatives, le premier ministre canadien, Justin Trudeau, est éclaboussé par un rapport accablant du commissaire à l’éthique. Ce dernier l’accuse d’avoir d’avoir fait pression sur son ex-ministre de la justice et procureure générale, Jody Wilson-Raybould, pour éviter un procès à l’entreprise d’ingénierie québécoise SNC-Lavalin, impliquée notamment dans un scandale de corruption en Libye.

« La position d’autorité dont bénéficient le premier ministre et son cabinet a servi à contourner, à miner et finalement à tenter de discréditer la décision de la directrice des poursuites pénales ainsi que l’autorité de Mme Wilson-Raybould », a précisé mercredi Mario Dion, commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique.

Jody Wilson-Raybould, désormais candidate indépendante aux élections législatives, s’est dite « reconnaissante » envers le commissaire Mario Dion. « Le rapport confirme des faits cruciaux, conformes à ce que j’ai affirmé aux Canadiens (…). Le commissaire n’a pas été distrait par des informations erronées à propos des événements ou de ma personne, et a tiré ses conclusions en se basant uniquement sur les faits véritables de ce qui s’est produit », a-t-elle fait savoir par voie de communiqué. Elle a déploré par ailleurs le fait qu’elle ait dû lutter contre l’ingérence du premier ministre dans l’affaire SNC-Lavalin.

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« Doigt dans un engrenage »

La police fédérale avait accusé en 2015 le géant de l’ingénierie SNC-Lavalin d’avoir versé des pots-de-vin à des responsables libyens entre le 16 août 2001 et le 20 septembre 2011, et ce pour une valeur d’au moins 47,7 millions de dollars canadiens (près de 32 millions d’euros).

Devenue ministre des anciens combattants, Mme Wilson-Raybould avait accusé le premier ministre et son entourage d’avoir exercé sur elle des pressions « inappropriées », auxquelles elle avait résisté, pour éviter un procès criminel à la firme. Elle avait donné sa démission en février. Deux autres membres du gouvernement ont démissionné dans son sillage : le secrétaire principal et ami de longue date de Justin Trudeau, Gerald Butts, et l’ex-ministre de la santé puis ex-présidente du Conseil du Trésor Jane Philpott.

De passage à Niagara-on-the-Lake, en Ontario, M. Trudeau, également député de la circonscription de Papineau, à Montréal, où se situe le siège social de SNC-Lavalin, a pris acte de ce rapport, tout en affirmant son désaccord avec les conclusions et en refusant de s’excuser. « Je n’ai pas à m’excuser pour avoir défendu les emplois des Canadiens », a-t-il argué. Le premier ministre redoute en effet qu’une éventuelle condamnation de SNC-Lavalin, qui emploie 50 000 travailleurs dans le monde, ne mette en péril les activités de l’entreprise. Si elle était reconnue coupable de tels actes, la compagnie ne serait en effet plus autorisée à répondre à des appels d’offres publics.

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