Lin-Manuel Miranda, un Latino à Broadway

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Lin-Manuel Miranda and the cast of

Evan Agostini / Invision / AP

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New-Yorkais(e)s (4/6). Inconnu en Europe, cet acteur-chanteur-compositeur d’ascendance portoricaine est l’idole des Hispaniques. Il a notamment monté « Hamilton », spectacle rap qui parvient à transformer la Révolution américaine en épopée émancipatrice pour Afro-Caribéens.

La file s’étire sur deux blocs, devant une petite salle de spectacle, dans le quartier des Washington Heights, dans le nord de Manhattan. Ils sont près de 200 à patienter, espérant être retenus dans le casting du film In the Heights, qui doit être tourné dans ce coin perdu au-delà de Harlem. Des Noirs, des Blancs, mais surtout des Latinos. Pour incarner leur communauté à laquelle va rendre hommage l’enfant du quartier, Lin-Manuel Miranda. Lin-Manuel Miranda ? Inconnu en Europe, cet acteur-chanteur-compositeur d’ascendance portoricaine est l’idole des Hispaniques new-yorkais, la coqueluche de Broadway, où il a introduit le hip-hop, l’incarnation de l’Amérique rêvée d’Obama, celle qui aurait réussi à faire que les immigrants et les colored se sentent chez eux aux Etats-Unis.

Lire le récit : « Hamilton » ou la révolution américaine en rap et en slam

A 39 ans, Lin-Manuel Miranda n’a pas voulu nous recevoir, trop star pour cela. Son père, que l’on avait réussi à contacter, s’est agacé qu’on ait écorché le prénom de son fiston dans notre mail. Mais ses fans en parlent si bien, en attendant le casting. Le film transpose à l’écran la comédie musicale du même nom qui lança Miranda en 2005. Il raconte la vie des Latinos des Washington Heights : la nostalgie du pays natal, la peur de la gentrification new-yorkaise, mais aussi la douleur de quitter la famille pour aller étudier en Californie.

Zyanya Lopez, professeure de musique : « On a besoin de voir plus de gens comme nous à l’écran. “In the Heights” sera très important. Quand on dit Manhattan, les gens pensent Wall Street »

Une première depuis West Side Story (1957), le chef-d’œuvre de Leonard Bernstein, accusé entre-temps d’avoir caricaturé les Portoricains, et une fierté pour les Latinos. « Mes parents viennent de Cuba. On s’identifie à cette histoire. On serait heureux d’en faire partie », s’enthousiasme Jacqueline Alvarez, 49 ans, enseignante, qui accompagne au casting sa fille de 17 ans, Isabella. Zyanya Lopez, professeure de musique, a une approche un peu plus politique. « On a besoin de voir plus de gens comme nous à l’écran. In the Heights sera très important. Quand on dit Manhattan, les gens pensent Wall Street, les personnes riches et célèbres. Mais il y a une communauté très intense dans le nord », assure la jeune femme de 31 ans, qui fait sienne les craintes exprimées dans la comédie musicale. La gentrification ? « C’est fou, ça bouge très vite, et la plupart des développeurs, des nouveaux restaurants, des nouveaux appartements ne sont pas là pour la communauté », déplore-t-elle, se plaignant que le prix à la location d’un deux-pièces soit passé de 1 300 à 2 000 dollars en quelques années.

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