Leonard Peltier, l’Indien rebelle, plus ancien prisonnier politique des Etats-Unis

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Indiens d’Amérique (6/6). En 1977, le militant de la cause indienne est condamné à la perpétuité pour le meurtre de deux policiers. Devenu le symbole de l’acharnement du FBI contre les Amérindiens, il continue de clamer son innocence.

En terre indienne, le drame n’est jamais loin des épisodes festifs. Au lendemain du 143anniversaire de la victoire de Little Big Horn, Pine Ridge commémore un événement plus sombre : la fusillade du 26 juin 1975 au cours de laquelle un militant indien a été tué, ainsi que deux agents du FBI. Un fait d’armes pour lequel Leonard Peltier, 74 ans, le héraut de l’American Indian Movement (AIM), est toujours emprisonné. Après quarante-trois ans sous les verrous, Peltier est, selon Amnesty International, le plus ancien « prisonnier politique » des Etats-Unis.

Ce 26 juin a été proclamé « Journée de Leonard Peltier » à Pine Ridge. Au bord du cimetière de la famille Little, où reposent les militants de l’AIM tués dans le tumulte des années 1970, quelques fidèles forment un cercle de prière : des anciens du mouvement Red Power, quoiqu’ils disparaissent inexorablement, comme Russell Means et Dennis Banks, morts en 2012 et 2017. Des proches, vêtus du tee-shirt distribué par l’AIM. Et des enfants qui attendent sans impatience le goûter sur la propriété de la famille Jumping Bull, au bord du ruisseau où a eu lieu la fusillade. Comme chaque année, ils savent qu’ils vont recevoir des cadeaux, des ballons, des sacs à dos et des fournitures scolaires de la part de Leonard Peltier.

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La loi du silence

« Nous croyons à l’innocence de Leonard, lance l’officiant, Fred Cedar Face, un ancien juge tribal. Et pourtant, il croupit en prison. » L’atmosphère est lourde, plombée par le poids du passé. L’orateur déplore les divisions qui continuent sur la réserve, la loi du silence, la « négativité ». Si Leonard Peltier n’est pas coupable, alors il doit se trouver quelqu’un à Pine Ridge qui sait la vérité, quelqu’un qui n’a pas témoigné. Qui a tiré à bout portant sur les deux agents du FBI ce 26 juin 1975 ?

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Leonard Peltier l’a écrit dans ses mémoires. Il aurait préféré « ne pas se trouver » à Pine Ridge ce jour-là. Mais les dirigeants de l’AIM cherchaient à attirer l’attention du monde et ils avaient choisi la réserve lakota. Dans le monde indien, Pine Ridge est le symbole du traumatisme, le Ground Zero de la tragédie. C’est là que reposent les victimes du massacre de Wounded Knee, l’affrontement qui a conclu la résistance des Sioux le 29 décembre 1890. C’est l’inspiration du best-seller qui reste le livre « indien » le plus vendu dans le monde, bien qu’il ait été écrit par un bibliothécaire de l’Arkansas : Bury My Heart in Wounded Knee (Enterre mon cœur à Wounded Knee, Albin Michel, 2009). L’auteur, Dee Brown, y fait la chronique de l’extinction amérindienne. Publié en 1970, le livre a désespéré les tribus.

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