Confusions et tensions aux frontières pour le coup d’envoi de l’aide humanitaire au Venezuela

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Confrontée au blocage des frontières par l’armée, qui soutient Nicolas Maduro, l’opération « humanitaire » aura été un échec dans les faits, mais une réussite d’un point de vue médiatique.

Par Claire Gatinois Publié aujourd’hui à 01h37

Temps de Lecture 4 min.

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Des manifestants rassemblés sur le pont Simon-Bolivar à Cucuta, reliant le Venezuela et la Colombie. 42 personnes ont été blessées lors de heurts.
Des manifestants rassemblés sur le pont Simon-Bolivar à Cucuta, reliant le Venezuela et la Colombie. 42 personnes ont été blessées lors de heurts. LUIS ROBAYO / AFP

Après avoir cru à une guerre éclair en espérant une « révolution des œillets vénézuélienne », où l’armée se serait peu à peu « rangée du bon côté de l’Histoire », les opposants au régime de Nicolas Maduro ont opté, samedi 23 février, pour une guerre d’usure.

A Pacaraima, ville brésilienne à la frontière du Venezuela, il était un peu plus de 16 heures quand il a semblé évident que l’envoi de l’aide humanitaire souhaitée par Juan Guaido n’aurait pas lieu ce 23 février, un mois jour pour jour après l’autoproclamation du jeune président de l’Assemblée nationale comme chef d’Etat par intérim.

L’opération « humanitaire » devait permettre au représentant des anti-Maduro de montrer le soutien qu’il avait obtenu de la communauté internationale et de se présenter comme l’ami du peuple vénézuélien affamé par Nicolas Maduro.

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Mais, confronté au blocage des frontières par l’armée, les opposants au successeur d’Hugo Chavez préféraient patienter. « Ça fait vingt ans qu’on attend que la dictature en finisse, on peut encore attendre un peu », philosophait Alberto Palombo, membre de l’équipe de Maria Belandria, ambassadrice de Juan Guaido au Brésil.

Une victoire symbolique au milieu de la confusion

Un véhicule incendié à Pacaraima, à la frontière avec le Brésil. Ce pays a alors décidé de mettre à l’abri ses camions transportant l’aide humanitaire.
Un véhicule incendié à Pacaraima, à la frontière avec le Brésil. Ce pays a alors décidé de mettre à l’abri ses camions transportant l’aide humanitaire. NELSON ALMEIDA / AFP

Les images de heurts entre l’armée et les soutiens de Guaido à Santa Elena de Uairen, ville vénézuélienne à 15 km de la frontière, ont dissuadé les plus audacieux de faire passer en force les 200 tonnes d’aide humanitaire offerte majoritairement par les Etats-Unis. Après avoir recensé un mort, peut-être deux, la veille, on évoquait trois nouveaux décès samedi, provoqués par la garde nationale ou la milice fidèle à Maduro. L’un des corps aurait, dans l’après-midi, traversé la frontière à bord d’une ambulance, accompagné de trois blessés graves tandis que des dizaines d’autres blessés seraient encore à Santa Elena de Uairen.

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De fait, bien que Nicolas Maduro ait ordonné, jeudi soir, la fermeture de la frontière avec le Brésil ainsi que celle de l’espace aérien, les ambulances parviennent encore à franchir les barrages en direction du Brésil. Au final, la journée s’est terminée dans la confusion, à coup de jets de pierres et bombes lacrymogènes échangés entre l’armée et les opposants à Maduro. Les esprits ont fini par s’apaiser à la nuit tombée lorsque la foule eut obtenu une victoire symbolique en arrachant le drapeau vénézuélien qui flottait à la frontière, signe de l’imminence d’un changement de régime.

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