Washington et Ankara ajournent leurs désaccords sur la création d’une zone de sécurité en Syrie

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Après avoir déployé des milliers d’hommes et des centaines de chars à la frontière syrienne, la Turquie a obtenu des Etats-Unis la reconnaissance de ses « intérêts sécuritaires » en Syrie. L’accord aux contours flous éloigne la perspective d’une crise.

Par Publié aujourd’hui à 10h58

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Après trois jours de pourparlers, Turcs et Américains se sont entendus pour continuer à discuter sur les contours que pourrait prendre la zone de sécurité réclamée par le président turc, Recep Tayyip Erdogan, dans le nord de la Syrie. Craignant que le numéro un turc ne mette ses menaces à exécution et ne finisse par lancer son armée à l’assaut des Unités de protection du peuple (YPG), ces combattants kurdes syriens alliés des Etats-Unis en Syrie, les négociateurs américains se sont montrés conciliants.

Les communiqués publiés mercredi 7 août par l’ambassade des Etats-Unis à Ankara et par le ministère de la défense turc mentionnent la « prise en compte des intérêts sécuritaires de la Turquie ». « Nous observons avec satisfaction que nos partenaires se sont rapprochés de nos positions », a déclaré Hulusi Akar, le ministre de la défense turc alors que les négociations touchaient à leur fin. L’accord a été qualifié d’« attaque flagrante » contre la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie par le gouvernement de Damas.

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L’accord éloigne la perspective d’une crise majeure entre les deux alliés de l’OTAN, mais ses termes, très flous, incitent à penser qu’au fond rien n’a été réglé. Selon les communiqués officiels, un « centre d’opérations conjointes » sera bientôt mis en place afin de gérer, depuis la Turquie, la création de la zone de sécurité. Aucun calendrier n’a été fixé. Rien n’a été révélé, ni sur la façon dont cette zone sera gérée, ni sur son étendue, ni sur sa profondeur. Or, ces points apparaissaient jusqu’ici comme des contentieux récurrents entre les deux parties, en bisbille depuis près de huit mois à ce sujet.

Les positions semblaient difficilement conciliables. Ankara insistait pour obtenir le contrôle exclusif d’une bande de terre profonde de 32 kilomètres, longue de plusieurs centaines de kilomètres, jusqu’à la frontière irakienne. Les Américains veulent des patrouilles conjointes sur un territoire profond de 14 kilomètres, long de 140 kilomètres. Les communiqués ne précisent pas si un compromis a été trouvé sur ce point.

Seule certitude, la zone sera interdite aux forces kurdes YPG que la Turquie perçoit comme une menace à son intégrité territoriale. Les YPG sont le bras armé du Parti de l’Union démocratique (PYD) de Syrie qui ne cache pas sa filiation avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), la bête noire d’Ankara depuis 1984.

Devenus les meilleurs alliés des Américains dans la lutte contre l’organisation Etat islamique en Syrie, les YPG ont conquis de larges portions de territoires sur les djihadistes, au prix de lourdes pertes dans leurs rangs. Vont-ils accepter d’évacuer entre autres les villes kurdes de Kobané, Kamechliyé, Hassaké, sur lesquelles les Turcs ont des visées ?

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