En terres navajo, la médecine « aux mains qui tremblent »

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05 juin 2019. Monument Valley, le long de l'US 163. // Olivier Touron / Divergence

OLIVIER TOURON/DIVERGENCE IMAGES POUR LE MONDE

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Indiens d’Amérique (5/6). La Nation navajo s’est fait une place à part dans le monde indien. Elle a réussi à conserver une partie de ses traditions, dans lesquelles la médecine traditionnelle, qui soigne le corps et l’esprit, tient une place importante.

Tyler Walls, le consultant en « humilité culturelle » rencontré à Phœnix, nous avait prévenu. Le pays navajo ? « Vous allez vous perdre. » Tyler travaille à une nouvelle cartographie susceptible d’aider les tribus à se réapproprier la « narration de leurs paysages». Il n’avait pas tort. La réserve est grande, de la taille de l’Irlande. Trois quarts des routes ne sont pas goudronnées et il ne faut pas compter sur la signalisation routière : le pays navajo fait fi des adresses et des panneaux. On se repère à des indications toponymiques qui échappent aux GPS. « Tourner à droite au marqueur 86 ; prendre la piste nord à la fourche ; la maison est la seule qui a un étage, tout de suite après le culvert. » D’après le dictionnaire, culvert désigne un « ponceau pour l’écoulement des eaux ». Encore faut-il le savoir…

Sur la route de Shiprock, au Nouveau-Mexique.
Sur la route de Shiprock, au Nouveau-Mexique. OLIVIER TOURON/DIVERGENCE IMAGES POUR LE MONDE

Les Navajos vont-ils rentrer dans le rang, géographiquement parlant ? Depuis peu – une bonne demi-douzaine d’années – un grand chantier a été lancé. « Mapper » [cartographier] le pays navajo. Attribuer des adresses aux quelque 50 000 structures éparpillées dans l’anonymat. Selon les partisans du projet, cela faciliterait le travail des ambulanciers et renforcerait le sentiment d’unité. « Si on a des adresses, on sera tous à la même page », a plaidé Sadie Dez, la responsable du projet dans le hameau de Sheep Springs. Mais la moitié des communes traînent les pieds. Les Navajos aiment l’habitat dispersé. La vue à perpétuité. Récemment, un habitant a couché le panneau qui venait d’être érigé, à bonne distance pourtant, de sa maison. Le poteau bouchait la perspective. Les enfants ne voyaient plus le bus scolaire prendre le tournant à l’horizon, le repère qui leur permet d’arriver à temps à l’arrêt.

Un territoire immense

Dans le monde indien, les Navajos occupent une place à part. Leur réserve (71 000 km2) est plus étendue que onze Etats américains, un signe de puissance incontournable dans un univers où la terre est consubstantielle de l’identité. Ils ont leur « ambassade » à eux, à Washington, et ne font pas partie des tribus rassemblées sous l’ombrelle du National Congress of American Indians (NCAI). Ils ont même leur fuseau horaire, si l’on peut dire. Au contraire des Hopis, dont ils encerclent le territoire, ils n’observent pas l’heure d’été. Il arrive que l’on change d’heure trois fois en dix kilomètres ; de quoi affoler le téléphone portable, mais heureusement, il n’y a pas de connexion.

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