Disparition: 20 ans après, elle veut que son époux soit déclaré mort

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Elle s’en souvient comme si c’était hier. C’était le 11 décembre. Il y a 20 ans, ce jour-là, son époux Jean Claude a «disparu». Jacqueline Achille n’a jamais plus eu de nouvelles de lui. Il y a peu, elle a entamé les procédures pour qu’il soit déclaré mort par l’État. Elle pourra alors toucher des indemnités.

Le jour de la disparition de son époux, raconte Jacqueline Achille, leur fille, Patricia, aujourd’hui âgée de 30 ans, devait aller récupérer ses résultats du Certificate of Primary Education (CPE). Ils habitaient alors à Tamil Temple Road, à Souillac. Mère et fille habitent depuis à Dagotière. «J’avais quitté la maison aux alentours de 7 h 30 pour me rendre au travail, dans une usine. Comme je faisais des heures supplémentaires, je rentrais souvent à la nuit tombée. Mon époux et ma fille sont restés à la maison et ils sont ensuite sortis pour aller récupérer les résultats.»

Vers 21 h 30, à son retour, Jacqueline Achille constate que son époux n’est pas là. «Il n’avait pas préparé le dîner.» Elle s’en souvient, dit-elle, parce que cela l’avait énervée. Lorsqu’elle questionne sa fille, cette dernière lui répond : «Papa inn sorti dépi boner, li pa’nn rétourné.» Vingt ans après, cette phrase bouleverse encore Jacqueline Achille.

Derrière son sourire se cache une profonde peine. Jacqueline Achille refuse toutefois de pleurer. Elle marque des pauses, histoire de reprendre son souffle. «La suite n’a pas été facile. Nous l’avons vainement cherché. Le lendemain de son départ, j’ai appelé des proches, personne ne l’avait vu. Nous avons fait le va-etvient au poste de police, les recherches ne donnaient rien de concret.» Tenaillée par l’angoisse, Jacqueline Achille oublie presque que sa fille avait obtenu ses résultats de CPE. «Ce n’est qu’après que je lui ai demandé de me montrer ses résultats. Mon époux y avait glissé un billet de Rs 500.»

La quinquagénaire ne comprend toujours pas ce qui s’est passé. Ce matin-là, avant qu’elle n’aille travailler, Jean Claude s’était comporté comme à son habitude. «Nous ne nous étions pas disputés, ni le matin ni la veille. Il n’y avait rien qui le tracassait. Il n’avait pas d’ennemi non plus. Zis limem ek Bondié ki koné ki finn arivé…»

Pendant les premières années suivant l’absence de Jean Claude, Jacqueline Achille avance qu’elle s’obstinait à chercher des réponses. Vainement. «Je me faisais mal ainsi qu’à ma fille, car elle grandissait sans son père.» Un jour, c’est le déclic. «J’ai dû me reprendre et avancer.» Et à travers ses démarches, c’est un chapitre de sa vie qu’elle veut refermer définitivement.

Présomption d’absence et déclaration d’absence

Selon le Code civil mauricien, «lorsqu’une personne a cessé de paraître au lieu de son domicile ou de sa résidence sans que l’on ait eu de nouvelles, le juge en chambre peut, à la demande des parties intéressées ou du ministère public, constater qu’il y a présomption d’absence. Et lorsqu’il se sera écoulé trois ans depuis cette décision, l’absence pourra être déclarée par le juge en chambre à la requête de toutes personnes intéressées ou du ministère public». Toujours selon la loi, «il en sera de même quand, à défaut d’une telle constatation, la personne aura cessé de paraître au lieu de son domicile ou de sa résidence sans que l’on en ait eu de nouvelles depuis plus de cinq ans. Les procédures ne sont pas les mêmes pour une personne qui a disparu».


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Lexpress

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