Suppression des cigarettes: les prisons dotées d’unités anti-tabac

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La prison de Beau-Bassin.

La prison de Beau-Bassin.

Désormais interdites en milieu carcéral, les cigarettes partent en fumée. En effet, des «Tobacco Cessation Units» seront bientôt instituées dans chaque prison. Quel encadrement existe pour les détenus qui veulent en finir avec le tabac ? Le point.

 «Sur 2 500 prisonniers, au moins 80 % fument. Nous devions mettre en place une mesure pour qu’ils cessent de fumer, comme recommandé par la commission Lam Shang Leen. Et maintenant, des Tobacco Cessation Units seront installées dans chaque prison», déclare Abekanand Heeramun, Chief Prison Welfare Officer. Depuis 2018, l’administration pénitentiaire a commencé à rationner progressivement le tabac. En effet, habituellement, le prisonnier avait accès à un paquet de 20 cigarettes par jour. Suivant les nouvelles mesures, ce quota est passé à un paquet par semaine puis par quinzaine.

Mais depuis le 1er février 2019, l’approvisionnement de cigarettes en prison n’est plus autorisé. Décriée par les détenus, leurs proches et certaines organisations non gouvernementales, cette mesure a provoqué une grève de la faim et de travail dans des établissements. Toutefois, ces protestations étaient de courte durée. «Déjà, à la prison de Phoenix et la Female Open Prison, aucun détenu n’a le droit de fumer. Cela vaut également pour le Correctional Youth Centre. Maintenant, c’est dans les sept autres prisons que nous devons travailler», indique notre interlocuteur.

Face à cette proscription, quels mécanismes permettent aux prisonniers de rompre pour de bon avec cette dépendance ? Jusqu’à présent, seul le plan de cinq jours a été appliqué. Arnaud Moorooven, membre du groupe Elan, qui encadre les détenus, et de la Ligue Vie et Santé, y a procédé en novembre dernier. «Après une première séance d’information avec 250 détenus, nous avons commencé le plan de cessation du tabac de quatre sessions hebdomadaires à la prison de Petit-Verger, puis à Beau-Bassin. Une trentaine de détenus y ont participé», confie-t-il.

Le programme est scindé en deux parties, soit psychologique et physiologique. «Par exemple, nous travaillons sur le mental et la volonté du détenu pour arrêter de fumer», précise-t-il. Dans le deuxième cas, l’action se focalise sur le médical, notamment avec l’aide de substituts comme des patchs. En parallèle, un autre programme se prépare, soit celui des Tobacco Cessation Units, indiquent Abekanand Heeramun et Soodasan Chundhoo, Senior Prison Welfare Officer. Ce nouveau programme repose sur les bases psychologique et physiologique, comme dans le plan de cinq jours.

Mais dans la pratique, ce type de programme fait-il vraiment un tabac ? Selon Arnaud Moorooven, sur la trentaine de prisonniers adhérant au plan de cinq jours, une dizaine a «pris l’engagement d’arrêter de fumer». Toutefois, certaines restrictions freinent l’adhésion. «Toutes les présentations du programme étaient orales car nous n’avions pas accès à l’audiovisuel. De plus, après chaque séance, une thérapie de récompense est effectuée. Celle-ci comprend un buffet avec une pomme, une bouteille d’eau, des fruits secs et une tranche de pain par détenu et lui montre directement le bienfait de chaque aliment. Hélas, nous n’y avons pas été autorisés», explique-t-il.

En dépit de cela, Arnaud Moorooven, lui-même ancien fumeur, croit en l’efficacité du programme. «Si l’État et l’administration des prisons œuvrent pour garder les prisonniers en bonne santé, ce plan aidera plus d’une centaine d’entre eux à cesser cette dépendance.» En attendant la mise en place des unités de cessation du tabac à l’interne, les portions de repas ont été augmentées en prison. «Nous sommes conscients que les prisonniers qui ne fument plus risquent d’avoir plus faim. Nous leur offrons un pain et plus de curry», souligne Abekanand Heeramun.

Des alternatives sont aussi valorisées pour décourager le tabagisme, soit les activités sportives, dont le volley-ball, ainsi que des séances de yoga. «Nous privilégions des formes de désintoxication naturelles comme une meilleure consommation d’eau, d’aliments riches en vitamine C et les activités pour réduire le stress», confie Soodasan Chundhoo.


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Lexpress

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