Comment Bruxelles prépare l’Europe au « no deal »

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Le « non-accord » reste un saut dans l’inconnu, même si des mesures sont prises pour tenter d’organiser le chaos qui en découlerait.

Par Cécile Ducourtieux Publié aujourd’hui à 10h30, mis à jour à 10h30

Temps de Lecture 6 min.

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A Bruxelles, juste avant la rencontre entre Jean-Claude Juncker et Theresa May, le 20 février.
A Bruxelles, juste avant la rencontre entre Jean-Claude Juncker et Theresa May, le 20 février. Olivier Matthys / AP

Le décompte est désormais largement engagé : à un peu plus de trente jours du Brexit, les Européens mettent les bouchées doubles pour préparer l’Union à un « no deal », un Brexit sans accord. Quand les travaux ont commencé, mi-2018, coordonnés par le secrétariat de la Commission européenne, la démarche n’était pas exempte d’arrière-pensées. Les dirigeants de l’Union européenne (UE) à 27 comptaient sur la peur du « no deal » pour faciliter la conclusion de l’accord de retrait.

Négocié pendant dix-sept mois entre Bruxelles et Londres, ce traité est bouclé. Il a été signé par les 28 chefs d’Etat et de gouvernement – y compris Theresa May, le 25 novembre 2018. Le Parlement européen se tient prêt à le ratifier. Mais, à la Chambre des communes, aucune majorité ne s’est dégagée pour l’adopter.

C’est la raison pour laquelle, à Bruxelles, plus personne ne songe à faire du bluff. Et les propositions de législations pour tenter d’organiser le chaos d’un « no deal » s’accumulent. A ce jour, 19 directives ou règlements européens ont été rédigés, 7 ont été adoptés à marche forcée par le Parlement de Strasbourg et le Conseil (les Etats membres), et les 12 autres sont en cours de finalisation.

Lire le décryptage : Brexit : tout comprendre à l’accord de sortie du Royaume-Uni de l’UE

En l’absence d’accord, le 29 mars à minuit (heure de Bruxelles), le Royaume-Uni deviendra un pays tiers, perdant l’accès au marché intérieur, à plus de 700 accords européens, dont une quarantaine de libre-échange. Les Bruxellois ont beau répéter que l’Europe à 27 résisterait mieux que le Royaume-Uni, dont elle est le premier partenaire commercial (44 % des exportations britanniques vont vers l’UE, 54 % des importations du pays en proviennent), ils redoutent un très gros choc : économique, politique, voire social. Engorgements gigantesques du trafic routier, avions cloués au sol, expatriés européens en panique, etc.

Leur but est de contenir la catastrophe. Mais attention : pas question d’adoucir le « no deal » au point de le transformer en une succession de mini deals. Cela ne peut pas être « business as usual », déclarait Michel Barnier, le négociateur en chef du Brexit au Monde, en janvier 2019. La Commission a été très explicite, mercredi 20 février : les mesures en cas de « no deal » « ne peuvent en aucun cas répliquer les bénéfices d’une appartenance à l’UE ou ceux prévus par le traité du divorce. Ces textes sont temporaires par nature, limités dans leur champ d’application, et seront adoptés unilatéralement par l’Union ».

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