Pékin et Washington entrent en guerre monétaire

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Le Trésor américain a accusé la Chine d’être « une manipulatrice de devises ». Les marchés ont enregistré un net recul.

Par Publié aujourd’hui à 10h24

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Des opérateurs de marché à la Bourse de New York (NYSE), le 5 août.
Des opérateurs de marché à la Bourse de New York (NYSE), le 5 août. SPENCER PLATT / AFP

Cette fois-ci, l’affaire semble sérieuse. C’est en tout cas l’avis de Lawrence Summers, ancien secrétaire au Trésor de Bill Clinton : « Nous pourrions bien être au moment financier le plus dangereux depuis la crise [de 2008] avec les développements actuels entre la Chine et les Etats-Unis », a mis en garde sur Twitter l’ex-patron de l’université Harvard. En cause, la guerre commerciale entre Pékin et les Etats-Unis qui a tourné, lundi 5 août, à la guerre monétaire.

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La Chine a dévalué de 1,9 % le cours du renminbi, son plus gros recul depuis août 2015

Alors que Donald Trump avait décidé, le vendredi précédent, de taxer à hauteur de 10 % supplémentaires 300 milliards de dollars (environ 269 milliards d’euros) d’importations chinoises à partir du 1er septembre, Pékin a riposté. Non pas en taxant les importations américaines – la Chine n’achète pas assez de « made in America » pour agir de la sorte –, mais en suspendant l’achat de produits agricoles américains et, surtout, en dévaluant de 1,9 % le cours du renminbi (RMB), son plus gros recul depuis août 2015. Inversement, le dollar a franchi le seuil symbolique de 7 RMB, pour atteindre 7,1087 sur le marché hongkongais.

Furieux, Donald Trump a reproché à Pékin d’user de la dévaluation comme arme commerciale, tandis que, dans la soirée, le Trésor américain a officiellement déclaré que « la Chine [était] une manipulatrice de devises ». « Ces derniers jours, elle a pris des mesures ­concrètes pour dévaluer sa devise », a accusé Washington, pour qui elle cherche, ce faisant, à « s’octroyer un avantage compétitif indu dans le commerce international ».

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Effectivement, la meilleure manière de contrer les droits de douane américains est de baisser le prix de ses produits en dévaluant, même si le gouverneur de la Banque de Chine, Yi Gang, assurait lundi, dans un communiqué, que les fluctuations de sa devise étaient « guidées et déterminées par les marchés ».

Casse-tête pour les banques centrales

L’administration américaine estime que le pouvoir de Pékin a une longue expérience en la matière, et qu’il agit en violation des engagements du G20 de ne pas pratiquer de dévaluation compétitive. La dernière fois que la Chine avait utilisé cette arme, cela avait provoqué une défiance des investisseurs. Les analystes jugent que le pays n’aura pas à subir une telle bronca cette fois-ci, notamment en raison du contrôle des changes qu’elle a instauré afin d’éviter les fuites de capitaux. Le communiqué du Trésor américain a été publié après la clôture des marchés financiers, à l’issue d’une journée noire, la pire de 2019. L’indice Dow Jones a cédé 2,90 %, le Standard & Poors 500 2,98 % et l’indice Nasdaq, riche en technologies, 3,47 %.

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