« Dans la crise à Hongkong, Pékin ne reculera pas »

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La sinologue Chloé Froissart estime, dans une tribune au « Monde », qu’après le bras de fer de la journée de grève du lundi 5 août, on ne peut entrevoir le moindre règlement susceptible de satisfaire les deux parties.

Publié aujourd’hui à 08h43 Temps de Lecture 3 min.

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Pendant le mouvement de grève générale à Hongkong, lundi 5 août 2019.
Pendant le mouvement de grève générale à Hongkong, lundi 5 août 2019. ISAAC LAWRENCE / AFP

Tribune. Les manifestations à Hongkong, provoquées par un projet de loi d’extradition vers la Chine, se sont encore radicalisées, lundi 5 août. La crise politique s’est approfondie et l’intervention de l’armée est à prévoir. Une grève générale a complètement paralysé Hongkong, fait extrêmement rare dans ce territoire qui met généralement l’activité économique au-dessus de tout. Le droit de grève pour motif politique n’est pas garanti à Hongkong, et les manifestants, qui savent qu’ils encourent jusqu’à dix ans de prison pour « émeutes », sont prêts à se sacrifier pour défendre l’avenir politique de leur ville.

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Initialement mobilisés pour défendre l’autonomie judiciaire de leur territoire dans le cadre du principe « un pays deux systèmes », les Hongkongais demandent désormais une réforme en profondeur de leur système politique. Certains remettent même en cause l’appartenance de Hongkong à la Chine – dont le drapeau a été jeté dans le port de Victoria –, comme l’indiquent l’élargissement des revendications et les appels à « libérer Hongkong » de l’emprise de Pékin. La gestion catastrophique de la crise par les gouvernements hongkongais et chinois, complètement sourds aux préoccupations de la population, est directement responsable de la radicalisation des revendications et des formes de la contestation.

Les autorités font preuve d’un manque criant de sens politique dans la gestion du mouvement. Or, les Hongkongais, dont la culture démocratique n’a cessé de se renforcer depuis le « mouvement des parapluies » de 2014, ne se gouvernent pas comme les Chinois du continent. En voulant discréditer les manifestants, la police, pourtant initialement l’un des piliers de l’autonomie de Hongkong, n’a fait que se discréditer elle-même, et elle est aujourd’hui désignée comme « l’ennemi du peuple ». Le fait qu’elle a usé à plusieurs reprises de la force de façon excessive, tout en n’intervenant pas lorsque le Parlement a été occupé, est la preuve aux yeux des Hongkongais que la police, comme leur gouvernement, est vendue à Pékin.

Défi ouvert

Aucune concession n’a été faite aux demandes des manifestants, bien au contraire. Le projet de loi, suspendu, n’a pas été formellement retiré. Une commission d’enquête indépendante sur les violences policières ne verra jamais le jour, car elle serait susceptible de révéler que la police hongkongaise a reçu des ordres politiques pour appliquer la loi de manière sélective.

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