Risque d’embrasement au Cachemire après la révocation de l’autonomie par New Delhi

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Echafaudé par le gouvernement nationaliste hindou du premier ministre Narendra Modi, le décret a mis un terme à un statut d’exception conféré sept décennies plus tôt.

Par Publié aujourd’hui à 05h42

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Des manifestants indiens célèbrent la décision du gouvernement de révoquer l’autonomie du Cachemire, le 5 août à Ahmadabad.
Des manifestants indiens célèbrent la décision du gouvernement de révoquer l’autonomie du Cachemire, le 5 août à Ahmadabad. AJIT SOLANKI / AP

L’aube du second mandat du premier ministre Narendra Modi, qui dirige l’Inde depuis 2014, sera-t-elle entachée ou auréolée par la mesure spectaculaire révélée à New Delhi lundi 5 août ? Dans l’hémicycle en ébullition de la Chambre haute du Parlement, Amit Shah, ministre de l’Intérieur et bras droit de M. Modi, a été la voix de ce coup de force en annonçant la révocation de l’autonomie constitutionnelle de l’Etat du Jammu-et-Cachemire, auquel est rattaché l’explosif Cachemire indien.

Echafaudé secrètement par le gouvernement nationaliste hindou du Bharatiya Janata Party (BJP), un décret présidentiel a ainsi mis un terme à un statut d’exception conféré sept décennies plus tôt.

Cette révocation fait voler en éclat les privilèges de la vallée himalayenne. Lors de la partition de l’empire britannique des Indes, en 1947, ils avaient été consentis au maharajah Hari Singh qui régnait sur cette province à majorité musulmane, en échange de son rattachement à l’Inde et non au Pakistan voisin.

L’article 370 de la Constitution concédait une autonomie importante à l’assemblée législative de l’Etat du Jammu-et-Cachemire dans la gestion de ses affaires et limitait l’interférence de New Delhi à des domaines tels que la défense ou les communications. Cet article devait être « temporaire » mais il s’est éternisé, la promesse d’une Constitution propre au Jammu-et-Cachemire ne voyant pas le jour. Une autre disposition, l’article 35-A, interdisait la possession de propriétés aux citoyens qui n’étaient pas Cachemiris ; sa dissolution devrait permettre à davantage d’hindous d’élire domicile au Cachemire indien et d’en diluer l’identité.

Coup de théâtre

Le décret présidentiel se double d’un projet de loi, adopté dès ce lundi à la Chambre haute du Parlement, et qui devrait passer sans encombre à la Chambre basse. Il entend scinder le Jammu-et-Cachemire en deux entités : d’un côté, le Ladakh, haut plateau bouddhiste, et, de l’autre, le Cachemire himalayen rattaché, dans la plaine, au Jammu de tradition hindoue.

Mais ce projet de loi rétrograde les deux régions au statut de « Territoires de l’Union », administrés directement par New Delhi et privés d’autonomie, à la différence des Etats fédérés. Un coup dur porté aux revendications historiques de la vallée de Srinagar.

Lire aussi L’agonie sans fin du Cachemire

Depuis quelques jours, l’imminence d’un coup de théâtre était pressentie. Les autorités ont multiplié les mesures drastiques : renvoi de tous les touristes présents au Cachemire, annulation du pèlerinage traditionnel d’Amarnath, et déploiement de 35 000 paramilitaires dans cette région qui est déjà l’une des zones les plus militarisées au monde.

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