Féminicide : Une femme meurt tous les deux jours sous les coups de son conjoint

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Depuis le 1er janvier 2019, 20 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou de leur ex. Un chiffre d’autant plus alarmant qu’il est en hausse par rapport à 2018.

Elles s’appelaient Monica, Béatrice ou encore Séverine… Elles sont mortes sous les coups de leurs compagnons ou ex… C’est une bien triste réalité que relayent nos confrères de Franceinfo sur leur site. En effet, depuis le 1er janvier 2019, une femme est décédée tous les deux jours en France sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint. Un constat d’autant plus effrayant qu’il est en hausse par rapport à l’année dernière. En effet, en 2018, à la même époque, une femme était tuée tous les trois jours sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint.

Ainsi, depuis le début de l’année, 20 femmes ont déjà été tuées. 20 femmes en un mois et demi. C’est ce que rapporte un groupe créé sur Facebook et baptisé “Féminicides par compagnons ou ex“. Chaque jour, une quinzaine de bénévoles épluche la presse afin de recenser ces féminicides. Des bénévoles qui souhaitent garder l’anonymat. Et pour cause : ils sont régulièrement la cible de menaces.

Aujourd’hui, ils s’inquiètent de voir le nombre de féminicides doubler par rapport à l’année dernière. Selon nos confrères de France Info, cette hausse pourrait être expliquée par la couverture médiatique de ces faits divers, qui sont désormais beaucoup plus relayés dans la presse. Mais ce groupe de bénévoles pointe également du doigt le rôle de la justice, qui « enverrait un message peu dissuasif aux hommes violents ». Ils demandent donc une plus grande fermeté de la part des tribunaux.

L’APPEL À L’AIDE D’UNE TOULOUSAINE

Ce week-end, une toulousaine a dévoilé sur les réseaux sociaux une vidéo dans laquelle on peut entre les cris de sa voisine victime de violences conjugales. Dans les colonnes du Parisien, elle expliquait :

Les coups ont commencé vers 4 heures du matin (le samedi). Je suis allée tambouriner à 6h30 avec ma sœur et une voisine. L’agresseur nous a insultées. J’ai appelé la police, qui est arrivée une demi-heure plus tard, a fait un contrôle d’identité et est repartie. Je ne comprends pas pourquoi ils ne sont pas restés dans le couloir, car cinq minutes plus tard, les cris ont repris de plus belle.

Et d’ajouter :

Ils ont d’autres choses à faire. Pas leur priorité. Je les supplie, je suis remerciée. Ils ne repasseront pas.

Preuve en est qu’il reste encore beaucoup de progrès à faire en la matière.

149 000 hommes ont été victimes de violences au sein de leur couple en 2012 et 2013, selon l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (qui s’appuie l’enquête de victimisation « cadre de vie et sécurité »).

398 000 Sur la même période, les femmes étaient toutefois bien plus nombreuses à se déclarer victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint et de leur ex-conjoint.

Un rapide calcul des victimes de violences conjugales montre que les hommes représentent donc 27 % des cas de violence conjugales et 17 % des cas mortels. La formule – tristement consacrée – : « Tous les trois jours, une femme décède sous les coups de son conjoint »peut toutefois son équivalent pour l’autre sexe : « Tous les 14,5 jours, un homme décède sous les coups de sa conjointe ».

Cette violence, plus taboue, est mal représentée par les statistiques. Les hommes en parlent moins, le déclarent moins. Quand 10 femmes sur 100 déposent plainte suite aux violences qu’elles ont subies, seuls 3 hommes sur 100 osent se tourner vers la justice, toujours selon l’ONDRP.

Alors que les violences faites aux femmes font – à raison – l’objet de plans et de campagnes très médiatisées, il existe peu de structures d’aide aux hommes battus. La première association fondée en 2009, SOS Hommes Battus, affirme recevoir environ 2 500 appels et mails chaque année.

La nature des sévices endurés diffère selon les sexes. Les violences conjugales subies par les hommes sont beaucoup plus souvent physiques que sexuelles.

Et, alors que les femmes signalent fréquemment leur ex-compagnon comme leur bourreau, la grande majorité des hommes subissent l’emprise de leur partenaire de vie du moment.

Qui sont les hommes battus ?

D’après les chiffres de l’ONDRP, les hommes victimes de violences conjugales sont souvent jeunes (entre 25 et 44 ans), vivent en couple – sans être mariés pour la plupart –, ont des revenus modestes et ont des enfants.

Un profil similaire à celui des femmes battues hormis sur un critère : le niveau d’éducation. Alors que la plupart des femmes battues sont sans diplôme ou peu diplômés, les hommes battus sont diplômés de l’enseignement supérieur.

Qui sont les femmes violentes ?

Les études sur les femmes auteurs de violence conjugale manquent. Les seules données sur lesquelles on peut s’appuyer sont les recensements des morts violentes au sein des couples effectué chaque année par le ministère de l’intérieur. Avec un double biais : cela ne représente que la situation la plus extrême, l’homicide, et ne repose que sur l’étude de 25 cas en 2013. 

Le portrait-robot qui en ressort est quasi similaire à celui des hommes. La femme qui en vient à donner la mort à son conjoint est « le plus souvent mariée, a entre 51 et 60 ans et n’exerce pas ou plus d’activité professionnelle », selon l’étude réalisée par la délégation aux victimes.

Les raisons du passage à l’acte, en cas d’homicide, diffèrent selon le sexe. Voici les plus fréquentes selon les témoignages des auteurs (lire, donc, par exemple « 33% des homicides au sein du couple causés par des femmes sont liés à une dispute »)

Le mode d’action est également différent ; alors que les hommes finissent pour la plupart par se saisir d’une arme à feu, les femmes optent plus souvent pour l’arme blanche.

En 2013, sur les 146 personnes décédées, 25 étaient des hommes. A chaque fois, il s’agissait de meurtre ou d’assassinat, et non pas d’homicide involontaire. Preuve que la violence délibérée est bien présente des deux côtés, que l’on soit homme ou femme.

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