A Taïwan, une loi de compromis sur le mariage pour tous

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La Cour suprême avait donné jusqu’à mai 2019 pour autoriser l’union entre personnes de même sexe mais le gouvernement s’est heurté à l’opposition de mouvements chrétiens conservateurs.

Par Brice Pedroletti Publié aujourd’hui à 17h08

Temps de Lecture 3 min.

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Lors d’une manifestation pour le mariage pour tous, en décembre 2016.
Lors d’une manifestation pour le mariage pour tous, en décembre 2016. Chiang Ying-ying / AP

Une forme d’union civile qui ne dit pas son nom : le gouvernement taïwanais a tout fait pour ménager les susceptibilités des partisans et des opposants au mariage pour tous en dévoilant, jeudi 21 février, le premier projet de loi jamais introduit par l’exécutif sur la question.

La veille, le premier ministre taïwanais, Su Tseng-chang, un vétéran du Parti progressiste démocratique (DPP, au pouvoir) connu pour son soutien au mariage pour tous, a expliqué dans une longue vidéo à ses concitoyens que, « tout comme les discriminations contre les femmes, les gens de couleur et les plus pauvres avaient été dépassées pour plus d’égalité et de respect mutuel, le moment est venu de donner la même protection dans les droits du mariage aux couples du même sexe ».

M. Su a fait assaut de pédagogie pour expliquer que l’homosexualité « ne se choisissait pas », « n’était pas une maladie contagieuse », et « qu’aucune thérapie ne pouvait faire des gays des hétérosexuels ».

Le temps pressait pour l’exécutif taïwanais : en vertu d’une décision de la Cour suprême de mai 2017 à la suite de recours de militants pro-mariage homosexuel, le gouvernement de Taïwan s’était vu imposer un délai de deux ans, donc jusqu’au 24 mai 2019, pour accorder aux couples de même sexe les mêmes droits qu’aux hétérosexuels sous peine de bafouer leurs droits constitutionnels. Au-delà de cette date, les mariages d’homosexuels auraient été automatiquement approuvés.

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Cette décision historique de 2017 a été fêtée comme une victoire dans la communauté homosexuelle et largement présentée dans les médias et par le gouvernement comme un signe de la maturité de la démocratie de Taïwan, qui s’apprêtait à être le premier d’Asie à adopter le mariage homosexuel. Mais elle a vite rassemblé contre elle une ligue de mouvements religieux, essentiellement chrétiens, aujourd’hui baptisée l’Alliance pour le bonheur des générations futures.

L’Alliance a multiplié les rassemblements, puis porté devant les électeurs, lors des élections municipales de novembre 2018, deux référendums d’initiative populaire proposant d’une part « de restreindre à un homme et une femme la notion de mariage dans le code civil », et d’autre part de « protéger les droits des couples de même sexe par une loi séparée ». Or les deux propositions, ainsi formulées a minima pour rester compatibles avec la décision de la Cour suprême, ont recueilli suffisamment de « oui » (le quart des votants inscrits) pour être considérées comme recevables pas le gouvernement. Ce qu’a échoué à faire la proposition des organisations gays pour un réel mariage homosexuel.

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