La retraite dorée de « Tetris », jeu vidéo soviétique converti au capitalisme

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Le bloc de l’Est à fond les manettes (6/6). En 1984, Alexey Pajitnov créait le célèbre casse-tête dans un laboratoire national russe. Ce symbole de l’ère Gorbatchev est aujourd’hui une machine à cash pour son auteur.

« Quand vous possédez une propriété intellectuelle, il faut la défendre contre ceux qui la transgressent. » C’est simple et direct. Henk Rogers est le cogérant des droits du célèbre jeu Tetris, et il assume sa raideur. En 2001, la Tetris Holding, société installée dans le Nevada, menace de poursuites un jeu trop similaire ; en 2007, elle attaque un site baptisé Tetris.us ; en 2012, elle poursuit les développeurs de Mino, une application clonant son concept. Défendre farouchement son droit de propriété est courant dans l’industrie du jeu vidéo, mais la Tetris Holding en a fait plus qu’une spécialité, un fonds de commerce.

Le siège de la société est un banal bâtiment de deux étages planté dans la banlieue de Las Vegas, sans la moindre enseigne. Sur LinkedIn, elle ne compte aucun employé. Elle refuse par ailleurs de communiquer ses effectifs comme son chiffre d’affaires. A la place, des chiffres génériques : 35 millions de jeux sur Game Boy, des utilisateurs dans 253 pays, plus d’un demi-milliard de téléchargements sur mobile…

« C’est un peu comme Apple Records avec les Beatles, compare Daniel Ichbiah, auteur d’Alexey Pajitnov : L’incroyable histoire du créateur de Tetris (Pix’n Love, 2016). Ils gèrent les droits et ne sortent rien d’autre, ils vivent sur un pactole. C’est leur tiroir-caisse. »

Né dans l’indifférence d’un laboratoire soviétique

Tetris porte un paradoxe : ce pur produit de l’époque soviétique est devenu la machine la plus capitaliste de l’industrie. Car avant de devenir le succès planétaire que l’on sait, Tetris est conçu dans la plus grande discrétion, au milieu des années 1980, à l’Académie des sciences de Moscou. Dans ce temple de la recherche soviétique, Alexey Pajitnov, un ingénieur âgé de 29 ans, féru de puzzles, bidouille à ses heures perdues une version informatique des pentaminos – jeu de réflexion d’assemblage de figures géométriques constituées de cinq carrés collés les uns aux autres.

Dans l’indifférence totale, il simplifie son logiciel en remplaçant les pentaminos par des tétraminos (quatre carrés), ajoute une fonction de génération aléatoire des pièces, encode la disparition des lignes formées par les blocs. La magie opère : le jeu plaît. Aidé de deux jeunes programmeurs, il l’adapte sur IBM PC. Tetris commence alors à circuler de manière informelle à Moscou, puis dans les grandes villes du bloc de l’Est.

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