Yan Lan, banquière française, chinoise de cœur

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Fille d’un diginitaire du parti, victime de la révolution culturelle, la patronne de Lazard « Grande Chine » reste fidèle à son histoire et à son pays d’origine.

Par Publié aujourd’hui à 10h44

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Yan Lan, la patronne de Lazard « Grande Chine », à Paris,  le 10 octobre 2017.
Yan Lan, la patronne de Lazard « Grande Chine », à Paris,  le 10 octobre 2017. LES CRESPI / PASCO

A 5 ans, Yan Lan passait ses vacances chez Deng Xiaoping, l’un des principaux dirigeants chinois. Près de soixante ans plus tard, elle siège au conseil de Lazard. Sa mission : développer les activités de la banque d’affaires dans la « Grande Chine », Hongkong et Taïwan compris. Evidemment, comparée à celle d’un Français né comme elle en 1957, la vie de Yan Lan est extraordinaire. Son autobiographie Chez les Yan (Allary, 2017) en témoigne. Mais elle n’est pas exceptionnelle pour autant.

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Yan Lan incarne cette aristocratie communiste chinoise que les soubresauts de l’histoire n’ont pas épargnée mais qui, in fine, parvient à remonter la pente et à retrouver la place qui était la sienne. Une élite à la fois mondialisée et patriote. L’indispensable trait d’union entre les maîtres de la place Tiananmen et ceux de Wall Street. Une contradiction ? Pas du tout. Encore aujourd’hui, Yan Lan se souvient d’une rencontre, en 1979, entre Deng Xiaoping et le patron de l’Encyclopedia Britannica, organisée par son père, Yan Mingfu, ancien interprète de russe de Mao. « Selon moi, l’économie de marché pourrait fonctionner dans un pays socialiste », explique Deng Xiaoping. Cette phrase allait changer le monde.

Quarante ans plus tard, attablée dans un restaurant japonais à l’est de Pékin, Yan Lan est inquiète. Deng Xiaoping a trop bien réussi. « C’est le piège de Thucydide. Les Etats-Unis s’effraient de la montée en puissance de la Chine et se lancent dans une guerre froide économique. On en a pour plus de dix ans. Et la Chine est divisée entre les partisans d’une ouverture accrue et les autres, qui prônent au contraire le repli sur soi. Mais face aux insultes de Trump, la Chine ne peut pas se permettre de perdre la face. La situation est très dangereuse », explique-t-elle. En début d’entretien, Yan Lan avait précisé ne vouloir parler que de son livre et du passé. Fort heureusement, le sushi incite aux confidences. Et sa nomination toute récente comme vice-présidente de la banque d’investissement qui s’ajoute à ses fonctions de PDG de Lazard Grande Chine, ne figure pas dans la version française de son autobiographie. Il faut donc bien évoquer le présent.

Elève brillante

Manifestement, la banque qui doit sa fortune aux fusions et acquisitions internationales ne lui tient pas rigueur du climat des affaires en Chine. Si les investissements directs chinois aux Etats-Unis ont diminué de 90 % en 2018 par rapport à l’année précédente, ceux effectués en Europe ont progressé de 36 %. Or, grâce à sa mère, interprète, qui, au début des années 1960 lui rapporte un « beau livre » en français, qui lui ouvre les portes d’« un monde lointain et étrange », Yan Lan possède aujourd’hui la nationalité française. Plutôt un atout en Chine à une époque où il ne fait pas forcément bon d’être Américain. Mais le temps béni où ses parents voyagent et rapportent des livres étrangers à leur fille prend rapidement fin.

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