« Nous devons anticiper, pour ne pas les subir, les ruptures politiques et stratégiques liées à leur développement »

0
335

[ad_1]

Député, membre de la commission de la défense nationale et des forces armées, Fabien Gouttefarde (LRM) estime que la France doit se saisir des questions soulevées par le développement des systèmes d’armes létales autonomes et appelle à la création d’une mission d’information parlementaire.

Publié aujourd’hui à 12h13, mis à jour à 12h13 Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

« Une prochaine rupture stratégique pourrait intervenir plus rapidement que ce que nous pouvons imaginer, avec le développement et l’utilisation des systèmes d’armes létales autonomes » (Arnold Schwarzenegger dans « Terminator 2», 1991).
« Une prochaine rupture stratégique pourrait intervenir plus rapidement que ce que nous pouvons imaginer, avec le développement et l’utilisation des systèmes d’armes létales autonomes » (Arnold Schwarzenegger dans « Terminator 2», 1991). COURTESY EVERETT COLLECTION

Tribune. Considérant l’effroyable caricature du mythe des « robots tueurs », donnée à voir par la série de films Terminator de James Cameron, il est pertinent de s’interroger sur sa concrétisation, dans un avenir relativement proche.

Alliant robotique et intelligence artificielle à des fins d’applications militaires, les systèmes d’armes létales autonomes (SALA), communément connus sous le vocable « robots tueurs », portent intrinsèquement un changement radical de paradigme dans les rapports de l’homme à la guerre. Les armes autonomes ont été décrites comme « la troisième révolution des techniques de guerre, après la poudre à canon et les armes nucléaires », et c’est précisément pour cette raison que, député, membre de la commission de la défense, je me suis saisi du sujet et que j’appelle à la création d’une mission d’information parlementaire.

Délitement du multilatéralisme

Il semble, en effet, que la position française puisse nécessiter d’être affirmée plus fermement tant d’un point de vue juridique qu’au niveau de la recherche et du développement technologique. Que l’on considère que la guerre est le prolongement de la politique par d’autres moyens, selon la formule de Clausewitz, ou qu’à l’instar de Foucault, l’on estime que c’est la politique qui est la continuation de la guerre par d’autres moyens, il reste que politique et stratégie militaire sont étroitement liées.

Lire aussi Stephen Hawking et Elon Musk réclament l’interdiction des « robots tueurs »

Dans un contexte international de délitement du multilatéralisme, avec en miroir une exacerbation des nationalismes, et où les conflits armés se pérennisent, notamment en raison de la lutte contre le terrorisme, une prochaine rupture stratégique pourrait intervenir plus rapidement que ce que nous pouvons imaginer, avec le développement et l’utilisation des SALA.

Et il pourrait s’avérer relativement périlleux de se refuser catégoriquement à s’engager dans cette voie de la robotique militaire, au risque de souffrir tôt ou tard d’un déclassement stratégique. La France semble osciller entre un refus de voir émerger des SALA hors intervention humaine, et une préférence pour l’adoption d’un texte international non contraignant, avec une politique industrielle de défense empêchée d’investir dans une telle technologie.

Or, si la Chine, les Etats-Unis et la Russie sont réticents à tout texte contraignant, ces pays investissent massivement dans le développement de ce type d’armes. Le département de la défense américain indiquait, il y a peu, envisager l’utilisation des SALA pour protéger ses soldats. En décembre 2017, le secrétaire adjoint de la défense des Etats-Unis annonçait, déjà, un effort budgétaire, de 10 milliards de dollars (8,82 milliards d’euros), dédié au développement des technologies dans cinq domaines clés, tous liés à la robotique ou à l’intelligence artificielle.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: