La délicate explication de la Fed pour justifier sa baisse des taux

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La banque centrale américaine, sous la pression constante de Donald Trump, a pris cette décision pour la première fois en onze ans. Un retour à une politique accommodante qui surprend, alors que l’économie du pays se porte bien.

Par Publié aujourd’hui à 04h30

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Jerome Powell a laissé tomber ses papiers, regardé sa montre à trois reprises et bafouillé qu’il « aimerait être plus précis » : le président de la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale) était à la peine, mercredi 31 juillet, devant la presse à Washington pour expliquer pourquoi son institution avait réduit d’un quart de point le loyer de l’argent à court terme. Ses taux directeurs sont désormais compris entre 2 % et 2,25 %.

Il s’agit d’un revirement complet depuis la dernière hausse, décidée en décembre 2018. Surtout, c’est la première baisse depuis fin 2008, en pleine récession – les taux directeurs étaient alors compris entre 0 % et 0,25 %.

M. Powell a aussi annoncé que la Fed allait mettre fin, avec deux mois d’avance, en août, au processus de réduction de son bilan – pendant des années, elle a racheté des titres de dettes bancaires pour soutenir l’économie, ce qui a fait grossir ce dernier.

Ainsi, le rêve d’une normalisation monétaire – des taux suffisamment élevés pour être rabaissés en cas de récession et la fin des interventions sur le marché bancaire – a-t-il disparu en six mois. L’Amérique, qui espérait montrer le chemin, ne parvient pas à retrouver la situation d’avant crise et rejoint l’Union européenne (UE), qui s’apprête à rebaisser ses taux et à intervenir sur le marché de la dette pour soutenir une économie qui est, à la différence de celle des Etats-Unis, en berne.

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Une Fed pragmatique

Que s’est-il passé ? A l’automne 2018, M. Powell est un homme heureux. Ce républicain modéré, nommé un an plus tôt par Donald Trump à la tête de la Fed, pense que l’économie des Etats-Unis est redevenue normale : l’inflation est enfin repassée au-dessus de 2 %, les salaires remontent grâce au plein-emploi, tandis que les guerres commerciales du locataire de la Maison Blanche ressemblent à des moulinets. L’institution monétaire relève ses taux fin décembre 2018, entre 2,25 % et 2,5 %. Encore deux ou trois tours de vis, et ils seront satisfaisants, supérieurs à 3 %.

Puis tout s’enraye. Il y a d’abord la débâcle des marchés actions en décembre 2018 : les opérateurs financiers veulent croire à une récession, sur fond de surchauffe et de guerre commerciale. Ils sont furieux contre la politique de la Fed, qui ne peut tenir contre les marchés tandis que Donald Trump commence à critiquer l’institution. La banque centrale décide, en janvier, de mettre fin au cycle de hausse des taux. Les marchés financiers ont gagné la partie politique.

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