La déchéance de nationalité d’une djihadiste britannique vire à la polémique politique

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Le cas de Shamima Begum, qui a passé quatre ans au sein de l’EI en Syrie, était déjà un casse-tête juridique : la jeune femme risquant de se retrouver apatride.

Par Philippe Bernard Publié aujourd’hui à 06h32

Temps de Lecture 4 min.

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Renu Begum montre une photo de sa sœur Shamima, le 22 février 2015, après son départ en Syrie.
Renu Begum montre une photo de sa sœur Shamima, le 22 février 2015, après son départ en Syrie. LAURA LEAN / AFP

Le sort de Shamima Begum, une jeune femme qui demande à regagner le Royaume-Uni après avoir passé quatre ans avec les djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI) en Syrie, était déjà un casse-tête juridique. Il est devenu, jeudi 21 janvier, un sujet de controverse politique.

Shamima Begum « a le droit de rentrer en Grande-Bretagne, a estimé le chef du Parti travailliste, Jeremy Corbyn. Elle doit être interrogée sur ses actes. Mais l’idée de priver de sa nationalité une personne née [au Royaume-Uni] constitue une manœuvre outrancière. »

La veille, le ministre britannique de l’intérieur, Sajid Javid, avait notifié à la jeune femme, qui vit dans le camp de réfugié Al-Hawl dans le nord-est de la Syrie, la déchéance de sa nationalité britannique. Cette décision a déclenché une polémique sur le risque d’apatridie qu’elle fait courir à Shamima Begum. Cette jeune femme « n’est pas une citoyenne bangladaise, a déclaré Shahriar Alam, ministre des affaires étrangères du Bangladesh. C’est une citoyenne britannique de naissance ; elle n’a jamais demandé la double nationalité avec le Bangladesh. Il n’est pas question qu’elle soit autorisée à entrer au Bangladesh. »

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Décision de déchéance de nationalité contestée

Ratifiée par le Royaume-Uni, la convention des Nations unies (ONU) de 1961 sur la réduction des cas d’apatridie prohibe le fait de priver de sa nationalité une personne n’en possédant pas d’autre. Mais tel n’est pas le cas de Shamima Begum dont les parents sont Bangladais, selon Sajid Javid. Le ministre de l’intérieur britannique invoque la loi bangladaise qui reconnaît la transmission de la nationalité par filiation. Pour les personnes nées à l’étranger, la nationalité bangladaise ne se perd qu’à l’âge de 21 ans, sauf si elle a été réclamée. Or la jeune femme est âgée de 19 ans.

Sans avoir jamais séjourné dans le pays de ses parents ni avoir demandé un passeport du Bangladesh, elle en aurait la nationalité. Tel ne serait pas le cas de l’enfant auquel elle a donné naissance juste avant d’être déchue de la nationalité mais, selon les autorités britanniques, son entrée sur le territoire supposerait sa séparation d’avec sa mère.

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