David Pecker, le gazetier de Trump

0
230

[ad_1]

Par Arnaud Leparmentier

Le chef du « National Enquirer », plus businessman que journaliste, s’est beaucoup investi dans la campagne de l’actuel président américain, cherchant à discréditer ses adversaires et à étouffer des scandales.

Le président et PDG du groupe de presse American Media, David Pecker, à New York, en janvier 2014.
Le président et PDG du groupe de presse American Media, David Pecker, à New York, en janvier 2014. MARION CURTIS / REUTERS

Le divorce du siècle annoncé sur Twitter. Mercredi 9 janvier au petit matin, Jeff Bezos, l’homme le plus riche du monde, fondateur d’Amazon et propriétaire du Washington Post, annonce qu’il se sépare de sa femme MacKenzie après vingt-cinq ans de mariage. « Nous avons décidé de divorcer et de partager notre vie en amis », écrit Bezos, qui ainsi prend de vitesse le tabloïd National Enquirer et son propriétaire David Pecker.

Car quelques heures plus tard, l’hebdomadaire, tiré à 340 000 exemplaires, titre : « Le divorce de Bezos ! Les photos de tromperie qui ont mis fin à son mariage. » Ses reporters affirment avoir suivi Jeff Bezos et sa maîtresse Lauren Sanchez « pendant 40 000 miles à travers cinq Etats ». Quatre mois d’enquête, onze pages de dossier, des SMS amoureux de Bezos à sa maîtresse et les photos de leurs multiples escapades. De quoi faire exploser ce divorce « à 144 milliards de dollars » (127 milliards d’euros).

Avec ce scoop, David Pecker, 67 ans, roi de la presse à scandale, triomphe, ravi de faire plaisir à son ami de trente ans Donald Trump. Le président des Etats-Unis, qui déteste Bezos, ricane : « Je suis si désolé d’apprendre que Jeff Bozo [l’aimable surnom donné par Trump] s’est fait démonter par un concurrent dont les informations… sont bien plus justes que celles de son journal de lobbyiste, l’Amazon Washington Post”. »

Lire aussi Jeff Bezos dénonce un chantage aux photos intimes d’un magazine pro-Trump

Le dossier du National Enquirer abrite une perle : la description de « selfies classés X », qui « sont si choquants que nous n’osons pas les imprimer », écrit le « pudique » National Enquirer. Assez choquants, surtout, pour tenter de faire chanter Bezos quelques semaines plus tard, lequel a eu l’imprudence de se photographier dans le plus simple appareil avec sa maîtresse.

Passé maître chanteur

David Pecker demande alors par voie d’avocats la signature d’un pacte de non agression et une curieuse déclaration publique de Bezos sur l’intégrité journalistique du National Enquirer, alors que les détectives de Bezos et le Washington Post farfouillent dans les possibles financements saoudiens des affaires de David Pecker.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: