En Nouvelle-Zélande, la colère des Maoris contre la première ministre

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La popularité de Jacinda Ardern est mise à mal par un projet immobilier situé sur une zone considérée comme sacrée par les aborigènes.

Par Publié aujourd’hui à 10h55

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A Ihumatao, terre sacrée des Maoris, les opposants au projet de développement immobilier, le 26 juillet. Phil Walter/Getty Images
A Ihumatao, terre sacrée des Maoris, les opposants au projet de développement immobilier, le 26 juillet. Phil Walter/Getty Images Phil Walter / Getty Images

Ils sont plusieurs milliers de militants à se relayer nuit et jour depuis plus d’une semaine, ravitaillés en nourriture et bois de chauffage pour alimenter les braseros sous un faible soleil hivernal. Tentes et drapeaux ont été érigés sur les vertes prairies parsemées de rocailles volcaniques du bord de mer d’Auckland, la ville la plus peuplée de Nouvelle-Zélande. Face aux policiers, des chants et des danses.

Ces manifestants, qui s’appellent eux-mêmes des « protecteurs », s’opposent à la construction d’un lotissement de 500 logements, à Ihumatao, sur une zone proche de l’aéroport d’Auckland considérée comme sacrée par les Maoris, la minorité aborigène des îles, qui constitue 15 % de la population néo-zélandaise. Le terrain borde d’ailleurs une réserve historique conservant les traces archéologiques des premiers Maoris cultivateurs de ces terres fertiles.

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La contestation met à l’épreuve la « Jacindamania », la popularité de la première ministre travailliste Jacinda Ardern, élue en 2017 et célébrée dans son pays et à travers le monde pour la justesse de sa réaction après les attentats de Christchurch en mars.

Le gouvernement pourrait « faire racheter la terre et la retourner aux tribus propriétaires (…) à qui elle a été volée .»

Mme Ardern « a le pouvoir de renverser la décision d’allouer cette zone à des logements spéciaux [à prix modéré] et d’intervenir pour empêcher une confrontation », ­estime Pania Newton, cofondatrice du groupe Save Our Unique Landscape (« Sauvez notre paysage unique », dont l’acronyme SOUL signifie « âme » en anglais). Cette militante maorie, qui décrit la mobilisation comme « la révolution de notre génération », estime que Mme Ardern pourrait, au nom du gouvernement, « faire racheter la terre et la retourner aux tribus propriétaires traditionnelles à qui elle a été volée » ou « en faire une réserve histo­rique, un endroit pour tous les Néo-Zélandais ».

Mme Newton avait pointé auparavant le manque de « leadership » de la première ministre, et déploré son « ignorance » du traité de Waitangi, signé en 1840 entre la couronne britannique et les chefs maoris, acte fondateur de la nation néo-zélandaise. Samedi 27 juillet, elle a invité la première ministre, qui se targue de promouvoir les traditions indigènes de sa nation en portant une toge maorie à Buckingham Palace et use de leur salut, nez contre nez, pour recevoir des invités de marque, à venir sur place « pour ressentir la signification de ce site et les qualités spéciales dont cette terre est dotée ».

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