« La perception que les banques centrales ne sont plus indépendantes risque d’affaiblir l’efficacité de leur politique »

0
132

[ad_1]

Dans une tribune au « Monde », l’analyste économique Joachim Fels constate que l’indépendance des banques centrales ressemble à une parenthèse historique qui a culminé à la fin du XXe siècle.

Publié aujourd’hui à 06h01 Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

«  La BCE, même si elle est sur le plan légal la banque centrale la plus indépendante au monde, reste en définitive « politique », au sens où elle doit toujours préserver l’intégrité de la zone euro » (Photo: la Banque centrale européenne, à Francfort, en 2018).
«  La BCE, même si elle est sur le plan légal la banque centrale la plus indépendante au monde, reste en définitive « politique », au sens où elle doit toujours préserver l’intégrité de la zone euro » (Photo: la Banque centrale européenne, à Francfort, en 2018). Michael Probst / AP

Tribune. L’indépendance des banques centrales est désormais derrière nous. Ceci est non seulement vrai pour les pays émergents tels que la Turquie, où le président Erdogan vient de limoger le gouverneur de la banque centrale car il avait maintenu les taux d’intérêt à un niveau trop élevé pendant trop longtemps, mais également pour des nations riches telles que les Etats-Unis.

Encore tout récemment, le président Donald Trump a poursuivi ses attaques contre la Réserve fédérale (Fed) en la qualifiant de « notre problème le plus difficile » et en tweetant « notre Réserve fédérale n’a pas la moindre idée ». Ces attaques doivent être prises au sérieux car elles sont le symptôme d’une tendance sous-jacente : dans un monde marqué par la montée du populisme, des pressions désinflationnistes, des taux bas voire négatifs et des bilans gonflés des banques centrales, une politique monétaire indépendante ressemble de plus en plus à un modèle dépassé.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Turquie : le président Erdogan fait main basse sur la politique monétaire

En réalité, le défi posé par l’indépendance des banques centrales existe depuis un certain temps et il est antérieur à la présidence Trump. Il est facile d’oublier que pendant la majeure partie de leur histoire, les banques centrales n’ont pas été libres de mener la politique monétaire. Au contraire, le concept d’indépendance est un concept relativement nouveau. Dans la grande majorité des cas, les banques centrales au sein du monde développé ont gagné la liberté de fixer les taux d’intérêt seulement à partir des années 1980, voire aussi récemment que dans les années 1990.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Wall Street dévisse, Donald Trump attaque la Réserve fédérale

L’objectif poursuivi en rendant les banques centrales indépendantes était d’améliorer la crédibilité du ciblage de l’inflation, devenu le pivot de la politiq ue monétaire après l’abandon de l’étalon-or et la grande inflation qui a sévi dans les années 1970 et le début des années 1980. Une inflation élevée et volatile était devenue l’ennemie principale de l’économie et la solution était d’axer la politique monétaire exclusivement sur la stabilisation de l’inflation à des niveaux bas, l’indépendance rendant cet objectif plus facile à atteindre.

Le principal ennemi

Depuis une douzaine d’années, cependant, le principal ennemi n’est plus l’inflation, mais les pressions déflationnistes, le surendettement et l’instabilité financière. Dans un tel environnement, le besoin, ou le désir, de défendre leur indépendance a, sans doute, souvent empêché les banques centrales de résoudre rapidement ces problèmes de la façon la plus directe et efficace possible en coopération avec les gouvernements, sous forme d’« helicopter money » [distribution de monnaie par « hélicoptère »] ou d’action manifeste de prêteur de dernier ressort pour financer les institutions financières ou les états en difficulté.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: